/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 02-07-17

Camel Power Club – « Baïkonour »

Connus pour avoir sorti en 2014 un premier EP « Sputnik » inclassable, les Bordelais de Camel Power Club ( CPC pour les intimes) nous reviennent plus déterminer que jamais à défendre une approche unique d’une pop multiforme. Composé de Léo et Gauthier, le duo nous propose un deuxième EP intitulé « Baïkonour » éclatant et lumineux.

Camel Power Club – « Baïkonour » : La chroniqueEP concept s’il en est, ce « Baïkonour » s’ouvre par un morceau introductif qui plante de suite le décor. Dans une synth pop extrêmement brillante, les dialectes s’égrainent nous plongeant dans un voyage interstellaire plein d’une instrumentation fouillé et et diablement addictive. On est mis en orbite par cette musique rare et pointue qui nous happe de ses sonorités fraîches et délicates. Camel Power Club se promène avec aisance dans un univers à l’onirisme prégnant et à l’electro très présente. On se laisse porter par ce mélange entre pop au dynamisme assumée, electro discrète et groove toujours très présent.

Car si il fallait trouver un point commun entre toutes ces compositions, ce serait certainement cette rythmique au groove très prononcé voire au funk assumée qui ne cesse de parcourir chacun des titres faisant office d’épine dorsale du duo. Sorte de ska sous LSD, proche d’une Mano Negra sous acide « Altaïr », la musique du duo se plaît à détourner les codes d’une pop standardisée pour se faufiler dans une approche englobant une rythmique folle au groove subtil et addictif.

On pense nécessairement à Francois And the Atlas Mountain pour cette façon d’aborder une pop à la fois tribale et synthétique. Il y a une énergie folle dans cette musique utilisant tantôt  les codes de la disco « Orbit », tantôt les codes rock « Ventura » pour nous emporter dans un univers au rythme incandescent. Le duo puise dans une pop 70 auréolée de fulgurances funk pour nous emmener dans un univers au vintage en pointillé que l’on se plaît à adopter rapidement.

Excellant dans l’art de faire vivre indépendamment les cultures musicales entre elle, les français prennent le contrepied de ces mélanges à la mode visant souvent à uniformiser et à tendre vos un modèle commun. Chez Camel Power Club les mises en lumières d’instruments symptomatiques de diverses culture se multiplient pour mieux nous faire frissonner. Mêlant sur un titre comme « Kaffeklubben », percussions, harmonica et chœur chanté, les français font dans l’orfèvrerie et réussissent avec beaucoup de tact à construire une musique trans-frontalière.

Sans jamais imposer une approche classique, Camel Power Club tisse son style avec discrétion mais efficacité. Puisant leur inspiration dans une musique mondiale, ils créent leur propre style à mi-chemin entre world music et pop anglo-saxonne. Ce voyage en orbite en leur compagnie nous émerveille. Et l’on est triste d’atterrir dans un « Landing » en forme d’au revoir. Cassant le carcan qui veut que les musiques aient chacune une étiquette , le duo s’amuse à multiplier les mélanges pour un rendu exceptionnel de justesse et de beauté.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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