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Date d'ajout : 19-11-12

Andrew Bird – « Hands of Glory »

Chronique Andrew Bird - Quai Baco
Moins d’un an après la sortie de « Break It Yourself », Andrew Bird revient déjà avec « Hands of glory ». Même s’il peut être considéré comme un nouvel album, « Hands of glory » est plutôt un prolongement de « Break it Yourself » et de la tournée qui a suivie.

Pour preuve, on retrouve par exemple le morceau « Orpheo Looks Back », rebaptisé « Orpheo » et interprété de manière ultra-minimaliste. C’est d’ailleurs la caractéristique première de « Hand of Glory ». Andrew Bird fait dans la sobriété et le classicisme en se plongeant dans la country et le bluegrass traditionnel. Batterie légère, contrebasse, guitare acoustique et bien sûr violon, tout cela enregistré de manière « live » autour d’un seul micro.

Andrew Bird "Hands Of Glory" - Quai BacoCet album sent bon la vieille ferme reculée et les chevaux devant l’abreuvoir. On retrouve même un peu de Calexico dans « Three White Horses » avec une introduction dépouillée basse et voix. Celle-ci baigne constamment dans une reverb’ omniprésente. Peut-être un peu trop parfois. On peut avoir l’impression d’entendre Jace Everett interprétant le générique de « True Blood » sur certains passages.

Côté français, on pourrait rapprocher ça d’Herman Düne, mais avec la grande classe d’Andrew Bird. En effet, le gaillard de l’Illinois est un excellent musicien passé maître dans l’art de l’arrangement. Ça se ressent à travers la facilité déconcertante qu’il a pour instaurer une ambiance, construire des mélodies simples et efficaces.

On chevauche donc à ses côtés durant 8 chansons, alternant le traditionnel américain « Railroad Bill », chanson de cowboys façon Nothing Hillbillies ou bien le très bon « Something Biblical » et son excellent solo de violon.

On enchaîne avec une autre reprise d’un classique de la country avec la ballade « If I Needed You » de Townes Van Zandt, titre réinterpreté de nombreuses fois, notamment par Emmylou Harris.

L’album se termine avec « Beyond the Valley of The Three White Horses », un long morceau quasi-instrumental de 9 minutes qui fait alterner une mélodie légère en violons pizzicato et des passages plus sombres aux violons torturés. Le tout dans une ambiance de nuit tombante.

Ce « Hands of Glory » nous transporte donc au bord du Mississipi. Ce n’est pas ce qu’Andrew Bird a pu faire de mieux, mais l’exercice de style est intéressant et ses morceaux s’écoutent avec grand plaisir. On navigue entre le « Harvest » de Neil Young et « O Brother » des frère Cohen. Une parenthèse étonnante et réussie dans la carrière du songwriter américain qui ne fait que renforcer tout le bien qu’on pensait déjà de lui.

Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com


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