Jean Felzine – « Chord Memory » : Notre Avis

Il y a chez Jean Felzine une brutalité des émotions et une approche tranchante qui s’impose à chaque fois. Une fois de plus et en solo cette fois-ci le français nous propose un album à le pop 80’s pleine de synthétiseurs tous plus flash les uns que les autres. Dans une chanson française atypique, pleine d’une réalité ordinaire, Jean Felzine s’impose avec ses textes à la cruauté poétique. Intitulé « Chord Memory », ce premier LP solo nous entraine dans les histoire d’un homme aux faiblesse béantes, touchant et debout.

Dans une sobriété élégante, le français glisse sa pop au swing délétère dans un mélange à l’instrumentation entre 80’s et synth pop « Chord Memory ». On se laisse entrainer dans ce style sans égal qui donne à voir un artiste unique au talent foudroyant. Dans un mélange qui ne ressemble qu’à lui, Jean Felzine innove sans faire de bruit et nous met KO de sa science instrumentale. Dans un désert synthétique, il construit ce qui s’apparente à une pop à la richesse folle. Doucement chaloupée, il dessine une rupture brutale dans un écrin au velours bassu. Cultivant un atypisme pop, il dénote dans une scène musicale toujours de plus en plus standardisée.

Jouant dans un texte ciselé de sa voix au rockabilly toujours aussi présent sur « Ma Gloire », Jean Felzine nous met les poils avec presque rien. Sans esbroufe, il dessine une pop aux contours flous qui se joue des embûches pour mieux nous entrainer dans une musicalité débordante aux harmonies entrainantes. Que ce soit sur une reprise osée d’Aristide Bruant ou sur le magnifique « Cette femme est un mystère » repris de la discographie de Roy Orbinson, le français tranche dans le vif et construit une pop sans équivalent. Lumineux et flashy, la musique du français ne rentre dans aucune case et c’est tant mieux comme cela.

Emouvant par son franc parlé dans une poésie sans filtre et cruelle sur « A Blanc » , Jean Felzine trouve dans ses synthétiseurs une efficacité rock qui donne à tout ce qu’il entreprend une approche glaçante et tranchante. Il y a une profondeur folle dans les titres du français. Abordant ses sujets de façon frontale, la poésie du français vient nous hanter de ses réponses toutes en sincérité qui ne cache rien de ses doutes, de ses chagrins et de ses échecs. Sans larme, sans emphase, la poésie du français nous happe de sa sincérité.

Délaissant un peu les sonorités country pour se réfugier dans les synthétiseurs aux sonorités tranchantes et sous cellophane, le français superpose ses mélodies délicates dans un tout qui nous happe de son tropisme franco-français. Sans fioriture aucune, il dessine une pop aux contours flous qui se joue des embûches pour mieux nous entrainer dans une musicalité débordante aux harmonies enivrantes. Jean Felzine nous propose en creux une vie banale qu’il réussit à faire vibrer avec des mots crus et précis dessinant une sorte d’ombre chirurgicale qui nous aspire.