Après un premier EP prometteur, Swann nous propose aujourd’hui « Neverending », son premier album. Et force est de constater que, en plus de confirmer tout le bien que l’on pensait d’elle, Swann va encore plus loin que ne le laissait présager « Show me your love ».

La qualité « Neverending » n’est en soi pas une surprise. On savait la jeune parisienne douée pour nous offrir de la folk de qualité et nous ensorceler de sa voix ronde et chaude. Ce qu’on n’imaginait moins, c’est sa capacité à produire un premier album qui semble être le dixième tant elle fait preuve de maturité à tout niveau. Rob Ellis, réalisateur de l’album et loin d’être un débutant (Marianne Faithfull, PJ Harvey…) n’y est sans doute pas pour rien dans cette réussite.

Côté composition, on reste dans de la folk acoustique classique mais tellement agréable et bien ficelée. On oscille entre vraies ballades aux superbes mélodies comme sur « I’ll say a prayer », un single folk-rock imparable « Show me your love », ou encore l’ambiance légèrement retro de « It don’t Ryme »… Du travail bien fait.

Mais ce qui fait toute la particularité de « Neverending », c’est ce naturel déconcertant qui se dégage de chacune des pistes. Tout ça respire le live, la spontanéité, et paraît couler de source… Une agréable sensation qui ne signifie pas pour autant des arrangements faits à la va vite, bien au contraire. Derrière ces accords simples se cache un travail soigné qui regorge d’une multitude de petites idées qui mettent en valeur les compositions et la voix de Swann.

Le surprenant duo guitare électrique/xylophone sur « Poem #1 », les superbes choeurs de « Loneliness » ou encore l’excellent pont instrumental et psychédélique de « God is dead » sont autant d’éléments qui font la différence et place la barre très haut en terme d’arrangements. Swann n’est pas seulement une voix, défaut que l’on retrouve dans beaucoup de productions françaises, c’est surtout une musicienne qui sait s’entourer et qui laisse parler les instruments quand c’est nécessaire.

L’étonnant « My Darling » qui s’étale sur prêt de 6 minutes, prend le temps d’installer l’ambiance, et laisse la part belle aux excellents musiciens qui entoure Swann. On alterne les parties piano/voix, solo de guitare dépouillé pour terminer en instrumental de cordes… Superbe. Les orgues et piano sont eux aussi très présents et apportent rondeur et chaleur sur des titres comme « Hold me close », et qui ne fait que renforcer cette sensation d’être aux côté des musiciens, avec Swann qui nous chante sa folk à l’oreille.

De superbes arrangements, la voix de Swann qui fait merveille et cette délicieuse impression de «live» : tout semble facile et d’un naturel évident. Pas de surenchère de production mais rien n’est laissé au hasard et la bonne idée est toujours là pour mettre en valeur de belles mélodies. « Neverending » est définitivement un premier album qui a la classe.

Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com