« Somewhere Else » est le 1er album de Indians, à savoir Soren Lokke multi-instrumentiste danois qu’on avait déjà repéré grâce à son prometteur EP « Let me play your guitar ».

Mais ici, peu de guitares. Plutôt des nappes, des ambiances et des pianos légers, comme sur la belle ballade « Melt », le tout soutient la voix fragile de Soren Lokke. Pas une voix exceptionnelle, voir assez quelconque, comme sur les premières phrases de « Lips, lips, lips ». Pourtant le danois à un son qui lui est propre grâce à l’utilisation maligne des doubles, voir triples voix à l’unisson, lui conférant par moment une puissance vocale impressionnante.

L’ouverture de cet album, « New », en est le parfait exemple. Les voix se démultiplient dans la reverb ultra-présente pour créer une masse remplissant énormément l’espace. Un trait significatif de ce « Somewhere Else », c’est donc cette place de choix réservée à la voix, aux mélodies et privilégiant des arrangements dépouillés voir minimalistes avec seulement quelques arpèges de synthés, des notes de piano simples et mélodiques comme sur le très beau « Bird ».

On est dans cette vague de groupes misant plus sur l’ambiance, les tempos lents, les voix fragiles, comme Bon Iver ou Radical Face. Mais Indians à ce son qui lui est propre. Malgré toutes ces reverbs et ces nappes, les chansons qu’il nous livre sont étrangement intimistes et personnelles. Malgré un accompagnement mimimum, il donne à sa musique une amplitude surprenante, comme sur l’excellent « Somewhere Else » qui monte sans jamais exploser, tout en retenue.

« Somewhere Else », c’est donc un album de chansons pop-folk aériennes et douces, tout en subtilité comme on aimerait en écouter plus souvent, et à découvrir rapidement.

Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com