Cela fait maintenant plus de 20 ans que les américains de Yo La Tengo nous livre avec une régularité quasi métronomique des albums rock efficaces, avec, depuis quelques années, un léger virage plus pop. « Fade » ne déroge pas à cette règle.

L’album s’ouvre avec « Ohm », morceau idéal pour entamer un album. La rythmique enlevée et les couches de guitares électriques qui s’additionnent progressivement donnent un rock efficace. Le morceau s’articulant principalement autour d’un seul et unique accord, un soupçon de psychédélisme du plus bel effet point son nez. Ce principe est d’ailleurs repris sur « Cornelia and Jane », ballade classique mais arrangée de très belle manière avec une légère section cuivre.

Arrive ensuite « Is that enough », chanson pop agréable et quelque peu country, portée par des cordes légères, puis le sympathique « Well you better ». On constate à l’écoute de ces premiers titres que l’aspect pop est très présent sur « Fade », comme il a déjà pu l’être sur les derniers albums du trio et, sans être vraiment novateur ou très original, tout cela tourne très bien. La voix inimitable de Ira Kaplan n’y est pas pour rien, avec un mix la plaçant toujours légèrement en-dessous, utiliser comme un instrument à part entière.

Bien que plus orienté pop, on ressent l’influence de groupes rock alternatif comme les Pixies. D’ailleurs, d’une manière assez globale, ce « Fade » est assez encrée dans les années 90 avec ses sons de guitare claires et ses arpèges acoustiques. C’est d’ailleurs dans le morceaux plus folk que le groupe est peut-être le plus intéressant, comme « The point of it » ou « I’ll be around ».

« Fade » est donc un album rock à tendance pop et folk où rien ne dépasse et tout est calculé au millimètre, et ça fonctionne bien. Que ce soit dans les mélodies ou les arrangements, Yo La Tengo, et surtout leur leader Ira Kaplan, ont du bagage et savent s’y prendre. C’est logiquement sans grande surprise, voire déjà entendu, mais très agréable et bien ficelé.

Marty Tobin
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