Le film « Berlin Calling » a ouvert les portes du succès au DJ et producteur allemand Paul Kalkbrenner. Il a su faire fructifier cette reconnaissance à travers une techno dépouillée, des mélodies simples, et des productions très travaillées. Ce « Guten Tag » reste dans le même esprit, un peu trop peut-être.

Comme toujours avec Paul Kalkbrenner, on est face à du travail bien fait et une production léchée : on retrouve de belles sonorités de basses comme sur « Spitz-Auge », des boucles rythmiques efficaces (« Der Ast-Spink »), des ambiances intéressantes, parfois mélancoliques (« Bières Meuse »), bref niveau production, pas grand chose à redire.

En revanche, on peut reprocher à ce « Guten Tag » une certaine paresse, un manque d’innovation. Paul Kalkbrenner nous ressert des motifs techno un peu tièdes, déjà entendus et qui ne surprennent plus. Les évolutions sont sans grandes surprises, tel ce dansant « Das Gezabel de luxe » qui clôt l’album. Non pas que ce soit mauvais, mais à vouloir toucher un public le plus large possible, le DJ allemand semble se perdre dans certaines facilités. De plus, « Guten Tag » » comporte des plages de transitions qui paraissent parfois dispensables, tandis que certaines, plus intéressantes, comme « Kernspalte », auraient sans doute méritées un meilleur traitement.

Pourtant cet album recèle quelques bons titres à l’ambiance plus dark, comme « Speisberndchen » ou « Trümmerung ». Mais la magie n’opère pas, et on retombe dans une techno minimaliste classique, assez loin de ce qu’on pouvait attendre.

« Guten Tag » n’est donc pas un mauvais album techno, mais on lui reprochera surtout d’être peut-être trop consensuel et prévisible, là où Paul Kalkbrenner avait l’habitude de surprendre. Et c’est bien dommage.

Marty Tobin
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