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Date d'ajout : 26-06-13

Tricky – « False Idols »

Chronique Tricky - Quai Baco
Pilier de la scène Trip Hop avec Portishead et ancien membre de Massive Attack, Tricky revenait fin mai avec « False Idols », un album qui ravira ses fans de la première heure tant sa valeur musicale est proche de « Maxinquaye » son 1er opus . Cette renaissance est sans doute due au fait que l’artiste de Bristol possède aujourd’hui son propre label et n’est plus tributaire de sa maison de disque.

Atmosphère calme et envoûtante, samples qui vous trépanent le cerveau d’une façon suave, le tout appuyé par la voix sensuelle et acidulée de Francesca Belmonte. Voici les lignes musicales de « Somebody’s Sins », chanson d’ouverture de l’album où l’empereur du trip hop s’y positionne en chef d’orchestre plus qu’en leader.

Cette mise en retrait donne des teintes feutrées et oniriques à ce titre qui place la barre très haut dès le début de l’opus. On retrouve aussi Belmonte sur un grand nombre de compositions comme « Parenthesis », « Nothing’s Changed » et « Does it ».

Tricky "False Idols" - Quai Baco« Parenthesis » a un aspect sombre et tourmenté de part son introduction vocale typiquement blues, sa guitare saturée, la variation des beats et la ligne de basse qui erre dans les graves. Les deux autres chansons ont une nature très linéaire qui leur donne aussi un aspect mélancolique voir plaintif. L’ajout d’instruments à corde sur « Nothing’s Changed » ne font que renforcer cette sensation.

Hormis la collaboration de Belmonte, on dénombre sur cet album la présence d’autres chanteuses comme Fifi Rong et Nneka. La venue de ces femmes donne plus de matière à l’album grâce à la richesse de leurs tessitures vocales qui sont totalement divergentes mais complémentaires. « If Only I Knew » et « Nothing Matters » en sont les exemples parfaits.

Sur « If Only I Knew », la voix de Fifi Rong et les parties instrumentales coulent telles un ruisseau ce qui lui donne un aspect apaisant paradoxalement à l’environnement acrimonieux du texte.

« Nothing Matters » dispose d’un refrain obsédant le tout consolidé par des influences soul et jazz et un pont vocale où Nneka place son flow démontrant ainsi l’étendue de son talent .

« False Idols » regorge aussi de reprises, la plus élaborée est sans doute celle de « My Funny Valentine » de Chet Baker tant la tension entre Tricky et Francesca Belmonte est chargée d’émotion.

Dix huit après la sortie de « Maxinquaye », Tricky nous livre l’un de ses meilleurs albums prouvant ainsi ses talents de compositeur. L’enfant de Bristol sera présent à Rock en Seine et dans bien d’autres festivals cet été.

Sébastien Hochet


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