/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 19-05-19

Thomas Howard Memorial – « At the End of the Yard »

Le quatuor breton nous revient avec un nouveau batteur et un EP qui annonce l’arrivée prochaine d’un album complet. Enregistré pendant 5 semaines à Kerwax au fin fond de la Bretagne, Thomas Howard Memorial s’est lancé le défi de composer sur place. Le résultat sur ce nouvel EP intitulé « At the End of the Yard » est à la hauteur des attentes. Dans un ensemble extrêmement cohérent, les guingampais nous proposent un rock atmosphérique aux sonorités feutrées et enveloppantes. 

Thomas Howard Memorial - "At the End of the Yard" : La chronique

C’est par une introduction posant les bases de l’univers des bretons que s’ouvre cet EP. Dans un mélange sonore planant multipliant les sonorités douces et angoissantes, les français nous transportent dans un mélange étourdissant de puissance maitrisé et d’illustration sonore.  Dans une pop proche de l’expérimentation, les français dessinent une musique simple et honnête construite sur un background à la pop assumée « A river of Sand » . On se laisse prendre au jeu de ces mélodies entraînantes qui montent progressivement en puissance. Sans véritablement révolutionner le style, les bretons bâtissent une musique enveloppante au refrain addictif qui prend toute son ampleur dans une pop ronde et synthétique. Doucement, on se laisse glisser dans cette entreprise pop qui sous des dehors très simple s’avère beaucoup plus élaborée que prévue. 

Comblant tout les espaces sonores par des sonorités feutrées et enveloppantes, les français nous entraînent en français dans le texte sur « Le moment » dans une composition rappelant Etienne Daho. Noir et d’une beauté fine, Thomas Howard Memorial transforme l’essai sur cette musique à la pop fine et élaborée qui nous enveloppe dès la première mesure dans une sorte de soupe synthétique extrêmement addictive. Jouant sur les harmonies, les français nous entraînent dans une matière sonore qui prend progressivement son ampleur dans des compositions au planant enveloppant. Avec tact, Thomas Howard Memorial dessine des compositions au long court qui prennent progressivement une profondeur palpable et puissante. On aime cette rondeur dans l’instrumentation qui voit les synthés et les basses se mélanger dans une peinture impressionniste d’une pop sensible. 

Il y a toujours chez les français cette mise en avant d’un univers musical sanctuarisé où la musique autant que le texte apporte une émotion dont il est difficile de s’abstraire. Au travers de sa musique Thomas Howard Memorial nous entraine dans une expérience douce et cotonneuse où les planants l’emportent haut la main. On aime se sentir submerger par cette pop enveloppante qui par tout les moyens vient lécher une harmonie toujours très présente. Brillante et humide sur « Ride for yourself »  la musique des français réussit lentement à nous faire plonger dans un bouillon doux et sensible. On pense à Girl in Hawaii dans cette façon que les français ont d’approcher une pop douce et éminemment nostalgique. Pleinement mélancolique, la musique de Thomas Howard Memorial dessine une pop puissante et douce dans la quelle on plonge la tête la première avec délectation. 

A l’image de cette pochette délicate et douce visuellement, il y a un côté très solennel dans cette musique qui s’inspirant des compositions classique pose avec délicatesse une pop aux mélodies entêtantes. Véritablement triste et mélancolique « Little child at the end of the yard » clôture avec nuance un EP extrêmement fouillé qui voit le groupe nous emporter dans un univers à contre courant de cette époque où tout va trop vite. Chez Thomas Howard Memorial les compositions prennent leur temps dans un bouillon à la pop profonde et diablement mélancolique. On se laisse porter par cette pop atmosphérique qui progressivement nous enveloppe. Cet EP est définitivement trop court. Vivement l’album !

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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