Samedi soir, la main géante en carton-pâte de « The Voice » était de retour sur TF1 pour une deuxième saison. Et le moins que l’on puisse dire c’est que les nouveautés étaient au rendez-vous.

En fait, non. Rien de nouveau. Juste l’effet de surprise de la précédente saison en moins. Les membres du jury sont de retour, toujours dégoulinants de bons sentiments, de fausse franche camaraderie, le tout baignant dans la chaude atmosphère consensuelle et réconfortante du samedi soir sur TF1.

Car dans « The Voice« , il n’y a jamais de fausse note, pas de mauvaise interprétation ni de choix de chansons qui laissent à désirer, voir même d’erreur de casting. Si certains candidats sont recalés, c’est juste que « la barre est placée très haut cette année« . Voilà la seule et unique raison justifiant les éliminations… Merci de tant d’objectivité et de la part d’un jury composé de professionnels de la musique.

D’ailleurs, ce ne sont pas les arguments qui manquent lorsque se présente le cas où le candidat doit choisir son « coach » : s’ouvre alors 5min de one man show dans lesquelles les jurys rivalisent de bons mots et de roulades, excluant toute notion musicale ou orientation artistique susceptible d’aider le pauvre candidat.

De tout façon, après une saison passée, on connaît déjà les directions de chacun : Florent Pagny se réserve tout candidat susceptible de crier aussi fort que lui sur « Caruso », du lyrisme grand public mélangeant allègrement Era, les prêtres chanteurs ou Jean-Baptiste Maunier. Garou, le juge sympa, attire par défaut les chanteurs à voix qui ne supportent pas Florent Pagny. Quand à Louis Bertignac, qui a dû se tromper de programme et cherche désespérément un véritable artiste plutôt qu’une voix, il n’attire pas grand monde, sauf ceux qui n’ont pas le choix.

Finalement, c’est peut-être Jenifer qui se prends le plus au jeu, donnant des avis parfois pertinents (dans la limite du possible), et sélectionnant ses poulains avec goût, comme Anthony Touma, qui risque d’aller très loin dans la compétition, ou même le surprenant Luc Arbogast et son chant venu d’ailleurs, mais qui risque malheureusement d’aller beaucoup moins loin…

Côté candidat, pas de surprise non plus. Passés les portraits façon  » Tellement vrai » de NRJ12, rejeté par ses parents, élevé par des loups, tuberculose, prostitution… « mais la musique m’a aidé à surmonter toutes ces épreuves« , on retrouve des semi-pro, 2nd rôles dans des comédies musicales, choristes depuis plusieurs années, ou même ex-membre des L5… L’élimination de Claire Litvine, ancienne Popstar retombée dans l’oubli est d’ailleurs un moment assez émouvant, sans doute le seul, car dans l’ensemble on est face à des candidats qui chantent juste et en place… car pour l’instant on ne leur en demande pas plus.

Donc on entends pele-mêle : « Respect » chanté par Nadja, du jamais vu selon Florent Pagny qui ne doit pas avoir la télé en Patagonie, Sandy avec du Whitney Houston, ou encore Shadoh qui semble révolutionner la musique en rappant sur « Roxanne », bref du très classique pour une émission de télé-crochet. On note tout de même quelques bonnes surprises comme Marlène Shaff sur « Vancouver » de Véronique Sanson.

Arrivé en fin de programme, on ne garde pas grand chose en tête, tout au plus l’envie d’acheter un soin Syloss de Saint-Algue, partenaire matraqué toutes les 20 minutes, ou encore de gagner 10 000 euros avec Nikos (mais attention, vous avez 5 minutes seulement!).

Comme si cette seconde saison de « The Voice » était déjà la saison de trop…

Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com