« Carrier », c’est le cinquième album du duo Meric Long/Logan Kroeber, alias The Dodos. Un album quelque peu déconcertant car alternant excellents passages et titres nettement plus anecdotiques.

La recette des Dodos est relativement simple : de belles rythmiques travaillées et souvent complexes, des arpèges de guitares qui s’additionnent et se mêlent à la perfection, et des voix éthérées aux harmonies subtiles. Tous les ingrédients sont donc présents pour une écoute agréable et toute en nuances.

Le titre d’ouverture « Transformer » respecte à la lettre ces éléments : grosse rythmique déstructurée, arpège bancal atypique et hypnotique et tierces discrètes, tout y est, et ça fonctionne plutôt bien sans pour autant nous embarquer totalement. Un constat récurrent sur « Carrier ». « Confidence« , « Stranger » et surtout « The Current » souffrent d’un manque d’accroche, du petit plus qui fait qu’on adhère totalement à un morceau.

« The Current » est l’exemple parfait du titre bien produit, avec une belle batterie intéressante, un riff en harmonie bien trouvé, mais qui manque d’une mélodie accrocheuse et se contentant du minimum nécessaire pour en faire un morceau juste moyen. Pourtant The Dodos trouvent souvent la parade en incluant des passages instrumentaux très réussis, faute d’avoir le refrain qui déchire.

La dernière partie de « Confidence » marche superbement avec ce gros son électrique et psychédélique alors que le reste du morceau somnolait doucement. « Relief », ballade plus calme bien ficelée, a aussi droit à ses 30 secondes d’instrus qui nous sortent d’une douce torpeur un brin soporifique mais pas désagréable. Parfois le groupe passe à côté et reste bloqué dans un style vaporeux trop standard et sans grand relief comme sur le trop quelconque « Destroyer », mais quelques coups de génie parsèment ce nouvel album, comme « Substance », morceau impeccable a la mélodie parfaite comme on aimerait en entendre plus. Un petit orgue qui soutient un refrain impactant et il n’en faut finalement pas plus pour faire le meilleur titre de l’album.

En dehors de cela, on navigue un peu en eaux troubles, alternant le moyen et le plutôt réussi. Un constat qui se confirme au fur et a mesure des écoutes, toujours plaisantes, mais sans jamais prendre véritablement son envol. Malgré des arrangements bien pensés et réussis, l’essai s’avère un peu trop cotonneux et sans surprise pour être totalement transformé.

Marty Tobin
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