Sting – « The Last Ship »
Des chants de Noël, des concerts avec un groupe dénommé Police et des albums live : Sting n’a jamais réellement disparu, mais se contentait depuis quelques années de flotter avec le talent qu’on lui connaît sur des reprises et anciens tubes indémodables. Jusqu’à ce « The Last Ship ». Et le gaillard ne fait pas les choses à moitié. Il s’attaque à une comédie musicale destinée à Broadway. Ni plus, ni moins. Sting impose sa classe habituelle dans des titres folk épurés teintés de musique celtique et de jazz, mais ne parvient pas à éviter les nombreux poncifs inhérents au genre.
Ce nouvel album, c’est un peu comme si Gilles Servat nous sortait un album sur le port de Saint-Nazaire. Pour résumer, « The Last Ship » narre la fermeture d’un chantier naval dans les années 80, dans la région de Newcastle, région natale de Sting. C’est donc dans cette ambiance maritime sur le déclin que l’ancien leader de Police déroule des titres mélancoliques et épurés comme « August Winds » ou le très beau « Practical Arrangement ».Comme souvent dans sa carrière solo, Sting mêle des influences pop et jazz pour ciseler des mélodies à la fois douces et complexes, agrémentées d’arrangements tout en finesse. Arpèges subtiles, cordes ou cuivres sur « Practical Arrangement », on sent qu’avec son statut de star international, Sting dispose de tous les outils qu’il désire et d’une production haut-de-gamme pour habiller ses nouveaux morceaux, mais il est suffisamment malin pour ne jamais en abuser et reste bien souvent dans une retenu toute bienvenue.
« The Last ship » et « Dead Man’s Boots » font partis de ces titres folk aux arrangements riches et fins comme on en fait finalement plus tellement, avec toujours en ligne de mire les influences celtiques. La trajectoire musicale choisie par Sting croise une fois de plus celle de son compère de « Money for nothing », Mark Knopfler. Tout comme l’ex-leader de Dire Straits, Sting a délibérément choisi de s’éloigner des formats rock qui ont fait sa gloire, pour revenir à des styles musicaux traditionnels. Accordéons, ballades sur 3 temps et fiddle irlandais sont de sortis comme sur « I love her but she loves someone else », et ça marche.
Pourtant le fait d’écrire des morceaux pour une comédie musicale oblige parfois Sting à trop appuyer les genres. « What have we got? » en duo avec Jimmy Nail mêle textes mis en scène sur fond de gigue irlandaise bien interprétée mais qui n’évite aucun cliché du genre. Même chose sur « Ballad of the Great Eastern ». Trop classique, trop déclamé, l’aspect scénique du titre écrase un titre pourtant bien ficelé.
« The Last Ship » tombe parfois dans son propre piège. Avec ce format comédie musicale, Sting verse trop souvent dans le cliché inévitable en narrant certaines parties du récit, intégrant diverses personnages et accentuant à outrance l’accent du nord-est de l’Angleterre. Ces quelques défauts nuisent à l’efficacité de belles compositions bien arrangées, et on regrette presque que Sting ce soit embarquer à bord de ce gros navire « Made in Broadway», alors qu’on ce serait fort bien contenter d’un simple album rempli de bonnes chansons comme il sait si bien le faire.
Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com





































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