Refuge – « Brokenbird »
Finaliste de la 9ème édition du télécrochet « La Nouvelle Star », Florian Bertonnier fut éclipsé sur un dernier prime éprouvant face à une Sophie Tith solaire. Pourtant c’est bien cet événement qui fut fondateur pour le jeune français et lui permis de réfléchir à son projet Refuge. Construit autour de ses compositions, « Brokenbird » regroupe 7 titres à l’électro princière et à la pop mélodique mettant en avant son grain de voix unique.
Dans une approche musicale très rigoureuse, Florian Bertonnier nous propose un premier titre « Nous sommes ensemble » léger et fugace qui égraine sur un air de piano doux une mélodie travaillée et vite prenante. Simple et efficace le titre nous plonge dans un univers de quiétude et de sérénité dans lequel la voix du français apporte une note vaporeuse. Mélangeant beatbox et voix aériennes, il nous émeut d’une composition à l’expérimentation taquine qui semble nous avaler tout entier. On découvre un artiste fin et mûr qui n’hésite pas à dépasser les clichés pour nous proposer une musique audacieuse.
À l’image du très bon « Helena », le piano est à la source de tout dans les compositions de ce « Brokenbird». Posant leurs mélodies comme autant de notes, Refuge construit patiemment un univers aux harmonies folles et aux vocalises précises qu’ils agrémentent de la voix d’or de Florian. Il émane de cette musique une âme, une complexité ainsi qu’une beauté rare. Pris dans ses filets, on ne réussit qu’à plonger la tête la première dans une musique rappelant aussi bien la pop 90’s de REM à Radiohead que l’electro intimiste d’un Sébastien Schuller. Aérienne et vaporeuse la musique du français nous envoûte de son énergie calme et sereine.
Travaillée et follement audacieuce, la musique de Refuge se plait à multiplier les parties tout en gardant une cohérence. On découvre un groupe aussi à l’aise sur une électro intimiste que sur une pop grandiloquente. Jouant avec parcimonie et intelligence de cette voix unique, ils nous embarquent dans des contrées inexplorées sans nous brusquer. Malgré quelques maladresses (la fin du magnifique « Dumb Believers » est bâclée), les compositions des français réussissent à nous imprégner d’une électro douce.
Véritablement anglo saxon dans leur approche d’une pop calculée et lumineuse, Refuge y apporte son grain de sel, cette façon unique de déstructurer leurs compositions pour nous proposer l’essence même d’une électro aux confins de l’ambient. On est vite submerger par ces compositions qui sous des dehors extrêmement universels, nous étonne par leur capacité d’adaptation. Dans un souci de rigueur, le groupe construit avec énormément de bienveillance des titres aux mélopées éphémères que l’on se plait à réécouter sans lassitude. À suivre donc…
Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com
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