Gagnante de la Nouvelle Star 2010, Luce nous revient en pleine forme avec un 3ème album signé chez Tôt ou Tard. Sous la houlette du très bon Mathieu Boogaerts, elle nous emporte dans une pop déjantée précisant un univers unique et coloré qu’elle assume pleinement.

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Lors de l’édition 2010 du télé crochet, Luce rimait avec naturel, spontanéité et poésie, pourtant son premier album « Première phalange » apparaissait complexe et un peu éloigné du personnage télévisuel. « Chaud » permet à la jeune Perpignanaise de renouer avec ce côté pimpant et délicieusement absurde d’un univers aux milles et unes facettes. Dès « Malibu », on retrouve avec plaisir une Luce à la folie douce qui telle une friandise acidulée fondant sous la bouche nous arrache quelques plissement d’yeux.

À l’aise dans ses baskets, Luce s’appuie sur les talents de mélodiste de Matthieu Boogaerts sur « Quitte pas » ou « Let’s go » pour une pop sobre et feutrée. Discrets mais rudement efficaces, les arrangements portent le sceau du français à la voix délicate. Luce y apporte ses couleurs et cette candeur mutine qui écrase tout sur son passage.

Se détachant d’une nouvelle scène française souvent un peu sérieuse et grave, elle y apporte son grain de folie et un enthousiasme à tout épreuve. Sans jamais tomber dans des titres lourds ou stéréotypés, elle impose sa personnalité forte au sein de morceaux aux arrangements futés et délicats.

Luce s’amuse et cela s’entend. Faussement légère et diablement lumineuse, elle développe pleinement son univers loufoque qui nous touche à tous les coups. Capable de nous proposer un titre digne de la Karioka (« Polka »), elle joue avec délice de son image de bonne vivante. Débordante d’une poésie simple et touchante, elle s’inscrit dans la droite lignée d’une variété fine et prouve ainsi son statut d’artiste à part dans la chanson française.

N’essayant à aucun moment de n’être ce qu’elle n’est pas, elle assume pleinement ces titres légers et drôles. Mais chez Luce, l’humour apparaît fin et absurde. Digne héritière de Boby Lapointe ou plus récemment Katerine, elle nous enveloppe dans une fantaisie touchante.

Cet album est peut-être celui qui lui ressemble le plus, qui épouse pleinement cette vitalité et cette envie de vivre qu’elle porte en elle. Telle une midinette, elle nous emporte dans des univers aux couleurs vives et aux cuivres pimpants. Dans une approche danse de salon sans en faire des tonnes, elle parsème d’une folie mesurée des compositions désarmantes de simplicité. Capable de tout chanter sans se départir d’une personnalité atypique, Luce véritable touche au tout, tour à tour tendre ou rigolote, nous distille une pop perlée de bonnes ondes. Un régal!

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com