Compositeur attitré de plusieurs nouveaux artistes dont Luce, Laurent Lamarca saute le pas cette année au travers d’un premier album mêlant style et sonorité électro pour un rendu variété rock nuancé. Bien lui en a pris, au vu de cette « nouvelle fraîche » insufflant un renouveau bienvenue.

Débutant le premier titre éponyme dans un mélange d’électro et de pop très étudié, Laurent Lamarca se pose en ambassadeur d’un nouveau style de variété, de très bonne qualité et teinté de sons électronique. Dans un registre vocal rappelant la grande tradition des groupes rock français, le lyonnais insuffle avec ce morceau un véritable renouveau dans un style assez conservateur et annonce un album à la composition rigoureuse.

En effet, mélodiste hors pair, le compositeur de Luce nous emporte sur « J’ai laissé derrière moi » au travers d’une structure simple mais efficace s’imposant doucement comme une valeur sûre d’une variété rock française en déliquescence.

Rappelant tour à tour Alister « Kleptomane » au travers d’une ambiance feutrée ou Mathieu Chedid sur « Venus » dans un style un peu plus funky, Laurent Lamarca circule avec aisance parmi ses aînés en y apportant son grain de sel.

Impressionnant de justesse sur « La main » où, sur un arrangement folk dénudé, il impose avec sa voix une émotion constante aidé en cela par une électro parcellaire à tomber, Laurent Lamarca nous laisse clairement sans voix sur « Céline » à la structure osée et admirablement bien construite autour d’une mélodie tournante. Le titre, sans être révolutionnaire, nous emporte dans un tourbillon de mélodies qui de lancinant devient vite indispensable et sans échappatoire, résumant à lui seul l’approche artistique de Laurent Lamarca.

Se perdant parfois dans des compositions dans l’air du temps telles « Little Rimbaud » coulant à souhait ou « Garçon sauvage » dans un revival 80 sans grande envergure, Laurent Lamarca se rattrape avec des titres comme « Belleville » orchestral, fin et puissant ou « Taxi » rock à l’electro tranchante et dynamique.

Laurent Lamarca au travers de ce premier opus nous présente son univers contrasté et addictif. Se distinguant de ses contemporains par cet éclectisme et cette façon de passer d’un style à l’autre tout en gardant un univers musical cohérent, « Nouvelle Fraîche » sonne l’arrivée d’un grand compositeur revisitant une variété rock française quelques peu à l’abandon avec une audace et une fougue longtemps absente. Bref, cet album fait un bien fou.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com