/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 31-05-13

Iron & Wine – « Ghost and Ghost »

Chronique Iron And Wine - Quai Baco
Avec « Ghost and Ghost », son cinquième album, Iron & Wine enfonce le clou de sa folk acoustique tout en s’aventurant dans des terrains jazzy ou pop qu’on lui connaissait peu. De petites pépites aériennes et dépouillées qui font plaisir à entendre.

Le dénominateur commun de « Ghost and Ghost », c’est ce climat zen et relaxant que l’on retrouve sur chacun des titres. Que ce soit de la pop bien ficelée comme sur « Caught in the Briars » et « Grace for Saints and Ramblers » ou sur les morceaux plus jazz tels que « Grass Widows » et « Low Light Buddy of Mine », les arrangements tout en subtilité et délicatesse font merveilles.

Au programme, des cuivres chauds et étouffés (« Lovers’ Revolution »), des cordes baignées dans les années 70 (« Low Light Buddy of Mine »), et surtout des choeurs omniprésents, bourrés de reverb et de delays, et qui hésitent entre Fab Four et Beach Boys. Tout cela, c’est au service de Samuel Beam, alias Iron & Wine, et de ses compositions aux mélodies impeccables.

Iron And Wine - Quai BacoComme tout bon album folk, « Ghost and Ghost » comporte son lot de ballades. « Joy » est redoutablement efficace. Une mélodie simple et positive passée dans un delay très appuyé du plus bel effet suffit à nous emporter. Même chose avec « Winter Prayers » où les beaux arpèges de guitare acoustique sont de sortie. C’est simple et superbe.

Pourtant c’est quand Samuel Beam s’éloigne de la folk que les choses deviennent encore plus intéressantes. Le très pop « Caught in the Briars » amène instantanément le sourire aux lèvres et semble un single imparable. Les écarts vers le jazz sont eux aussi très réussis. « Low Light Buddy of Mine » joue la carte de la simplicité à l’extrême avec cuivres feutrés et contrebasse, et se permet un solo de saxophone et de multiples interventions de guitare ou clavinet.

Pourtant certains titres sont à la limite d’un soul/jazz un peu trop lisse. « The Desert Babbler » est agréable, mais les très beaux choeurs frôlent quelque peu le cliché Soul. On hésite à prendre le titre au second degré… L’ensoleillé « New Mexico’s No breeze » est sympathique et chaleureux, mais verse un peu trop dans du easy-listening pour qu’on s’extasie totalement.

Ces quelques titres en deça sont compensés par les deux perles folk-jazz qui clôture l’album: « Lovers’ Revolution » et son pont instrumental à tomber, puis « Baby Center Stage », petit chef d’oeuvre de simplicité et d’efficacité autour d’un piano/voix/slide maîtrisé.

Malgré certains titres trop aériens manquant quelque peu d’accroche, « Ghost and Ghost » est le genre d’album de folk aux influences jazz et pop qu’on prend plaisir à réécouter en boucle et qu’on apprécie un peu plus à chaque écoute. Calme, chaud, mélodique: Iron & Wine a du savoir-faire, et ça s’entend.

Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com


Copyright : Quai Baco Stimuli - Mentions légales - S'abonner - Contact Pro - contact@quai-baco.com - Quai Baco Production