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Date d'ajout : 27-06-13

I Can Make A Mess – « Enola »

Chronique I Can Make A Mess - Quai Baco
On n’arrête plus Ace Enders. Le jeune américain leader des Early November multiplie les side projects et revient sur le devant de la scène avec son autre groupe I Can Make A Mess. 2 ans après «Gold Rush» voilà donc «Enola», un condensé de folk planante avec un zeste d’électro.

Et c’est d’ailleurs cet étonnant mélange qui déroute un peu. A première vue, Enders nous délivre une folk légère comme on en trouve assez souvent. On pense à Radical Face, Bon Iver ou encore Iron & wine dans une folk pleines de choeurs aériens et de jolies arpèges acoustiques. «Enola», «Wrinkle» ou «Lion» sont dans cette veine agréable et calme. Rien ne dépasse, mais l’ensemble est plaisant, nous plongeant dans une délicate ambiance de dimanche matin ensoleillé.

I Can Make A Mess - Quai BacoCette impression de musique de pub positive et easy-listening peut parfois lassée, mais I Can Make A Mess se permet quelques incursions electro qui nous sortent de cette douce torpeur. «Close enough» ouvre les hostilités. Tout en préservant cette base folk, Enders intègre une grosse basse synthétique surprenante dans ce style, et donne un relief bienvenu à des morceaux qui, sans être géniaux, disposent de mélodies agréables et souvent entêtantes.

«Adpatation Cell» creuse cette même voie electro-folk incorporant nappes de synthés et grosse rythmique au milieu d’arpèges cristallins, mais c’est surtout sur «Listen Lesson/Keep Away» que le mélange prend le mieux. Grosse basse saturée, et choeurs planants et haut-perchés, un je-ne sais-quoi qui fait penser à du Phoenix adoucit, la recette fonctionne bien.

«Enola» joue donc sur ces deux tableaux avec une certaine réussite. Bien sûr on échappe pas aux traditionnels ballades folk, et dans cette catégorie c’est sûrement «Thin White Line» qui s’en sort le mieux, mais c’est quand Ace Enders mêle de manière plutôt habile les sonorités électroniques et acoustiques que cet album se révèle le plus intéressant.

Le sautillant «Ancient Crows», ou encore «What Happens Now» s’écoutent avec plaisir sans pour autant transcender le genre. C’est sans doute l’impression globale que laisse «Enola» : un tout agréable, quoique un peu hétérogène, mais qui ne laisse pas un souvenir impérissable. Typiquement le genre d’album qui peut tourner en fond des heures et des heures sans qu’on s’en rende compte, ni qu’on s’en lasse. Et c’est déjà pas mal.

Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com


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