/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 19-04-19

Henry – « Noka Paradise »

Ayant bourlinguée depuis maintenant 15 ans dans différentes formation (Nehr et Alternative Cult pour les plus connues) puis en tant que musicienne sur la tournée de Naïve New Beater , Audrey Henry est avant tout une performeuse electro qui grace à ce premier EP prend toute sa mesure. Dans un 5 titres intitulé « Noka Paradise » , la française dessine une électro grave et abrupte sur laquelle elle plaque une pop synthétique des plus addictives. Avec un sens fort de la mélodie, Henry nous entraine dans les bas fond d’une electro underground vite enivrante.

Henry - "Noka Paradise" : La chronique

 « Roads » premier titre de cet EP met de suite les pendules à l’heure. Dans une électro en forme de New Wave déglinguée et surpuissante, Henry nous entraine dans son univers entêtant et énergique. Travaillant son électro avec un sens unique de la mélodie, la jeune femme réussit à mettre en place une pop délicate sur un background puissant et tapageur. Véritable bouillon électronique ce premier titre se plait à construire une pop avec une base uniquement synthétique. Transcendant la fraîcheur de la musique électronique dans un tout aux mélodies travaillées, Henry nous en met plein la face avec un sens du rythme rare.

Dans une pop agressive aux mélodies dynamitantes « All Models are Wrong » , elle nous inonde une fois de plus sur un titre faisant la part belle aux synthétiseurs.  Il y a chez Henry cette violence du quotidien qui se ressent dans chacune de ses compositions. Perdues entre rock et pop, elle choisit de déclamer sa colère aux travers d’une électro superbement designée. On ressent dans la musique de la française une puissance et une rage forte qui ne semble jamais retomber. Dans un tourbillon de bits, Henry travaille avec précision une pop chirurgicale qu’elle se plait à faire passer par une moulinette à l’électro tapageuse. 

On retrouve dans cette musique, la puissance d’une Jeanne Added (pas étonnant qu’elle soit sur la tournée Radiate) dans cette façon d’imposer avec vitalité une électro tranchante. Sur « Undergroundking » , c’est au travers d’une véritable approche conceptuelle dans ce qu’elle a de plus brute, que la jeune Henry ne mâche pas sa musique pour mieux nous impacter de son électro coup de poing qui nous fait de suite à penser à un groupe comme Bagarre ou Grand Blanc. Sans filtre, Henry secoue sa musique électro pour ne garder qu’une rage contenue comparable à un rock dense. Il y a dans la musique d’Henry une attaque violente d’une pop mollassonne.

Au travers de sonorités rugueuses, Henry dessine une pop variée et plastifiée qui vite nous avale de ses mélodies géniales et entétantes. Jouant le grand écart entre ce background très poilu et ces mélodies entêtantes, Henry réussit à transformer une violence musicale en plusieurs compositions à la puissance unique. Jouant aux frontière du rap, de la techno brutale et du rock hardcore, Henry nous en met plein les oreilles pour une leçon de composition.

Tout dans cet EP respire une rage intérieure, une force mesurée mais indomptable. Au travers d’une électro brutale et abrupte, Henry s’impose avec entrain dans un marché électro français en constante ébullition. Prenant le parti d’une musique loin des canons du genre, Audrey Henry dessine une pop changeante et coup de poing qui fonctionne à merveille. Au travers de sonorités qui ne cessent de se transformer elle nous entraine dans univers à l’ultra violence qui nous éclate la tête dans un déferlement de bons sons rugueux. On est vite entraînés par cette force intrinsèque que la française ne cesse d’alimenter dans une musique aux synthés puissants et tranchants. Ce premier Ep extrèmement cohérent voit Henry déployer ses ailes dans un style qu’elle maîtrise à la perfection.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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