Christopher Owens a annoncé il y a tout juste quelques mois qu’il quittait son groupe Girls, que déjà il nous revient avec son premier album solo « Lysandre ».

« Lysandre » est un album-concept narrant une histoire d’amour impossible dans divers lieux du monde… L’idée est intéressante dans la mesure où Christopher Owens exploite totalement le concept en réutilisant certains gimmicks (le « Lysandre’s theme » d’ouverture, thème de conte de fée faussement naïf) sous diverses formes.

Le voyage commence à New York avec « Here we go », belle ballade efficace grâce à une mélodie imparable et de petites trouvailles telles que le surprenant solo de guitare électrique ou l’utilisation de la flûte, un instrument qu’on retrouve à plusieurs reprises, notamment sur « A broken heart », une autre très belle ballade qui parle, vous l’aurez devinez, d’une rupture…

Car oui, l’histoire d’amour que Christopher Owens nous raconte n’a rien d’originale et peut même paraître naïve, tout comme certains morceaux, mais c’est toute la force de cet album. Il parvient avec une trame musicale très classique et déjà vue (ballades acoustiques, chansons pops sur 4 accords…), à nous emporter dans son univers à lui, et cela grâce à des mélodies taillées au cordeau, comme ce « Love is in the ear of the listener », ultra-simple avec ces choeurs féminins et sa guitare acoustique, mais qui en 2min15 parvient à convaincre sans peine. De même, l’ex-tête pensante des Girls parvient à nous prendre à contrepieds avec par exemple l’utilisation du kitshissime solo de saxophone sur « New York City », solo qui part en vrille au bout de quelques mesures pour notre plus grand bonheur, pour ensuite revenir sur le « Lysandre’s theme » récurant de l’album, et que l’on retrouve même en version reggae/salsa sur le très bon instrumental « Riviera Rock ».

Niveau chanson pop, on est servi avec bien sûr « Lysandre », chanson pop par excellence, totalement naïf et super efficace, et « Part of me », le morceau qui clôture cet album avec un brin de mélancolie.

Avec ce « Lysandre », Christopher Owens nous raconte donc une histoire musicale qu’on a entendu cent fois, mais, dans un language musical qui lui est propre. Et c’est ce qui fait la différence : c’est souvent imparable, pleins de bonnes idées, et le « Lysandre’s theme » vous restera longtemps en tête, que vous le vouliez ou non.

Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com