Christian Lee Hutson – « Quitters » : La Chronique

Dans un deuxième album studio produit par Phoebe Bridgers et de Conor Oberst, Christian Lee Hutson poursuit sa quête d’un folk rock sobre et harmonieux. Construisant un opus délicat, le californien nous enveloppe de sa mélancolie fine. Travaillant une musique acoustique comme personne, il nous murmure son enfance dans un Los Angeles où tout se réinvente et où tout disparait un jour. Dans une ambiance feutrée, Christian Lee Hutson esquisse une musique à la mélancolie touchante.

Il y a une délicatesse dans la musique de Christian Lee Hutson qui nous fait de suite fondre. Avec un sens de la mélodie, il construit sur ce «Strawberry Lemonade » une folk superbement agencée qui fonctionne à merveille. Dans une instrumentation à la rondeur simple et chaleureuse, l’américain de son air imperturbable dessine une musique à la mélancolie folle qui nous fait frissonner. Véritable synthèse de l’univers de l’américain, ce premier titre vient toucher du doigt une certaine perfection folk rock qui se termine en une fin virevoltante. Instaurant une instrumentation à l’acoustique cotonneuse il n’a de cesse de nous happer dans une musique tourbillonnante.

On pense forcément aux Beatles sur « Black Cat » ou le magnifique « Sitting Up With a Sick Friend » plein d’une sobriété technique. Dans un titre à la mélodie complexe mais rapidement assimilable, Christian Lee Hutson nous emporte dans une puissance pop-folk qui ne dit pas son nom. Au travers d’une complexité qui s’affiche sous ses traits les plus harmonieux, il construit une musique aux sonorités acoustique dans un écrin toujours somptueux. On y retrouve cette simplicité sonore couplée à une complexité harmonique qui fait du tout un moment rare que l’on se délecte à écouter. Entre douceur et précision, l’américain n’en finit plus de nous impressionner.

Digne héritier d’un Kurt Vile / Courtney Barnett pour son approche folk, il nous emporte sur un titre comme « Bank Check » où l’approche mélancolique l’emporte sur une mélodie puissante. L’américain dessine une musique au folk rock qui nous emporte dans une instrumentation aux harmonies vibrantes. Avec un grain de voix à la douceur impressionnante, il nous caresse de son approche granuleuse et douce. Construisant sa propre vision d’un rock folk toujours puissant, il s’épanouit dans un mélange qui chez d’autre apparaitrait contre nature mais qui ici se marie à merveille.

Enregistré sur bande, cet album possède une chaleur humaine qui est accentué par la nudité de toutes les compositions. Cultivant une sorte de figuration pop dans une folk toujours très précise aux mélodies douces et tortueuse, l’américain joue de son côté imperturbable pour mieux nous entrainer dans une folk au rock sous jacent qui n’en finit pas de briller de mille feux.

Sans chercher à innover, Christian Lee Hutson réussit à nous emporter dans un mélange de folk, de pop et de rock. Cultivant un art de la mélodie entrainante tout en gardant une approche très sereine, il nous enveloppe de ses harmoniques. Jouant sur les doubles voix sans jamais tomber dans une approche kitsch, il impressionne de sa capacité à proposer une musique à l’acoustique ronde. Dans une ambiance où la réverbération est à son minimum, l’américain dessine des titres intimistes qui n’en finissent pas de nous entêter.