/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 03-11-13

Céline Dion – « Loved Me Back to Life »

Céline is back. Avec une rigueur quasi-métronomique, Céline Dion continue son alternance entre album francophone et anglophone, et c’est « Loved me back to life » qui succède à « Sans attendre ». Ne faisons pas durer le suspense trop longtemps, Céline Dion nous livre un album de variété internationale bien ficelé, et sûrement un des meilleurs qu’elle ait sorti en langue anglaise. Mais sous des dehors modernes, ce nouvel album semble vouloir ratisser un public toujours plus large, quitte à se faire trop consensuel et répétitif.

Le premier single « Loved me back to Life » nous avait mis sur la voie. Pour cet album, les producteurs de Céline Dion ont misé sur un son résolument moderne, sortant les boîtes à rythmes et vocodeurs, pour de la variété Rnb/Soul tout ce qu’il y’a de plus actuel. Et on peut dire que la sauce prend bien et apporte une cohérence évidente. Sans être très original, « Somebody Loves Somebody » ou encore « Save Your Soul » fonctionnent et on est agréablement surpris par les partis-pris de production. On échappe pourtant pas aux clichés inhérents à ce genre. « Incredible », en duo avec le chanteur/producteur Ne-Yo, démarre bien avec un joli piano saturé, mais malgré une bonne mélodie, on n’a rapidement l’impression d’avoir entendu ce titre 200 fois, avec cette petite pause avant le refrain explosif et ces arrangements doucement electro. Un manque de surprise récurrent comme sur « Didn’t Know Love » ou « At Seventeen », trop lisse et propre pour convaincre réellement. Passons l’électro ringarde de « Unfinished Songs » et oublions l’insipide « Overjoyed ». Manquer de groove sur un titre de (et avec) Stevie Wonder laisse songeur et on s’ennuie ferme.

C’est finalement sur les morceaux les plus calmes que l’on retrouve les meilleurs moments de « Loved me back to Life ». La reprise « Water and a Flame » au son de batterie bien sec, s’écoute avec plaisir et l’influence à peine voilée d’Adèle se fait sentir… et pour cause : l’anglaise interprétait déjà ce titre en duo avec Daniel Merriweather. Puis c’est « Breakaway » qui déboule. Surement un des meilleurs titres de l’album, cette ballade nous prend pour une fois à contre-pied en évitant le sempiternel et énorme refrain trop chargé et pompeux.

Bien sûr, et comme toujours, Céline Dion ne fait pas dans la demi-mesure. On est toujours à la limite du « too much » dégoulinant, sans jamais en sortir, mais c’est devenu sa marque de fabrique. A l’image de son attitude scénique grandiloquente, les clichés sont nombreux mais font partis du « show » comme elle le dit si bien. « Thankful » ou «Thank You » bénéficient de vibes inutiles, de grands pianos pleins de reverbs mais les mélodies tiennent la route et on note que l’horripilant accent « chewing-gum » des précédents albums a été nettement gommé. Un bon point.

Ce « Loved me back to Life » s’en sort décidément bien, mais cette volonté de paraître moderne et jeune à tout prix (à l’image de la belle démo photoshop de la pochette), apparaît un peu déroutante sur la longueur. Bien que déjà très entendues, les sonorités électro RnB sont sympas et apportent indéniablement un plus à des titres somme toute trop classiques. Cet album devient avant tout un disque bien réalisé par des producteurs cherchant à toucher un public toujours plus nombreux, plutôt qu’un véritable bon album de Céline Dion. Le syndrome Cher ou Madonna n’est pas loin, et à 45 ans, Céline Dion semble rajeunir… « Wrecking Ball » aurait eu sa place et on ose à peine imaginer Céline se balancer nue sur une boule métallique…

Avec « Loved me back to Life », Céline Dion réussit un bon gros album commercial de variété internationale. Suffisamment consensuel pour aller s’asseoir sur le canapé rouge de Michel Drucker un dimanche après-midi, et suffisamment moderne pour racler encore un peu de fans dans les trentenaires délaissés par Mylène Farmer. Mais à vouloir trop plaire, et malgré plusieurs bonnes idées, le tout devient trop uniforme et commercial pour engendrer la moindre surprise. Dommage.

Lire la chronique de « Sans attendre » de Céline Dion

 

Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com


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