Depuis le succès de « Cielo Ciego » au début de l’année 2012, Sylvain, Florent et leurs compères de Boulevard des Airs poursuivent leur formidable aventure humaine et musicale. Le groupe a dévoilé l’été dernier son troisième opus studio intitulé « Bruxelles ».

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L’album débute par une touche flamenco rappelant que l’Espagne, ce n’est pas si loin de Tarbes. Et puis, arrive ce tube enchanteur, « Emmène-Moi », ce titre fédérateur qui change tout, celui qui touche les radios robinets à musique et les cours des collèges et lycées, capable d’être sifflé ou chanté par toutes les générations, le sourire aux lèvres.

Pour ce groupe de potes, du coup, tout change : la notoriété, les salles de concerts et les salaires sont désormais plus grands, mais vu de province et avec l’expérience indépendantiste de leurs glorieux grands frères d’armes que sont Les Ogres de Barback et La Rue Kétanou ou les oncles des Têtes Raides et La Tordue, BDA ne risque pas de virer en groupe d’hommes à la tête au gros chou.

Les paroles sonnent, importantes, en portraits sensibles d’une société, le tout avec fragilité, idéalisme, décalage ironique et réalisme. Entre chanson et rock, avec aussi La Mano Negra ou Stromae en influences visibles, ils aiment les mélanges entre ska rocksteady, reggae, flamenco, salsa, électro et slam.

Produit à la maison, cet album sent un groupe de jeunes gens lucides, en pleine maturité artistique, capable de gérer sa carrière loin des sirènes médiatico-artistiques parisianistes. Sans faux pas mélodiques sur cet album, ils sont vraiment impressionnants par ce sens indéniable et incroyable des airs accrocheurs. Boulevard des Airs… Les beaux alchimistes discrets de la nouvelle chanson française, troisième génération, tendance citoyens conscients engagés.

Rachid Bara