La Belgique est un vivier pour les groupes pop/rock. Ce que l’on sait moins, c’est que l’on peut également y trouver d’excellents chanteurs à textes. Antoine Hénaut en est la preuve.

Alister, Thomas Fersen ou Vincent Delerm ne sont pas réputés pour leurs talents de chanteurs à voix mais plutôt pour leurs aptitudes à nous narrer des histoires. C’est également le cas d’Antoine Hénaut. Ce jeune artiste belge jongle avec les mots avec une aisance toute particulière. Normal me direz-vous quand on sait que ce natif d’Onnezie a grandi au sein d’une troupe de cirque créée par papa.

Avec cet opus « 36000 », Antoine Hénaut nous délivre un album pop frais et de très bonne facture. Il y a du Thomas Fersen dans ce chanteur. « Mis à mort » et « Les gens comme toi » auraient très bien pu être écrites et chantées par ce dernier. Des accompagnements acoustiques et un brin d’humour qui font mouche. Pas étonnant d’apprendre que ces deux artistes ont déjà eu l’occasion de chanter ensemble l’an passé.

Les paroles, c’est la spécialité d’Antoine. Coucher des mots sur un papier, c’est ce qu’il fait depuis l’âge de 13 ans. Après avoir fait ses armes en tant qu’auteur pour le groupe Suarez, Antoine Hénaut s’est décidé à se lancer dans une carrière solo.

Sur « J’ai pas la trouille » (avec son texte particulièrement cocasse) et « Inévitable », la voix d’Antoine ressemble à s’y méprendre à celle de Mickaël Furnon de Mickey 3D. Sauf qu’à contrario du stéphanois, le belge ne tire pas la gueule et nous raconte de chouettes histoires rigolotes.

« 36000 », le titre éponyme, nous fait quant-à-lui penser à une chanson de Vincent Delerm. Toutes ces références aux chanteurs à textes français sont flatteuses et c’est bien légitime à l’écoute de cet excellent album. Ce grand espoir belge a largement sa place au sein de cette petite famille.

L’album se termine avec le titre « Quelqu’un de bien ». On est d’accord, Antoine Hénaut, encore méconnu en France, semble être quelqu’un de très bien !

Jean-Christophe Pignol