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Date d'ajout : 15-04-13

Alex Beaupain – « Après moi le déluge »

Chronique Alex Beaupain - Quai Baco
4ème album pour le Alex Beaupain, « Après moi le déluge » signe la confirmation d’un grand de la chanson française. Titres d’une classe indéfinissable et morceaux plus populaires, le bisontin impressionne.

Dès le premier titre on ressent de suite une ambiance assez lourde, de part le texte et la voix du natif de Besançon. Piano, voix, Alex ne se départ pas de sa classe naturelle et nous délivre un « Je peux aimer pour deux » riche aussi bien en terme d’arrangement avec des cordes utilisées à très bon escient, qu’en terme de texte, magnifiquement écrit.

Puis c’est au tour du titre donnant son nom à l’album « Après moi le déluge », sautillant, clinquant sur des sons de synthés 80 sans pour autant tomber dans le démonstratif. Alex, sur une mélodie carrée et propre qui vous hante bien longtemps après la fin du titre, se fait plaisir sur un texte toujours autant travaillé. Mélangeant électro chic et variété assumée sur ce morceau, Alex Beaupain réussit à réunir 2 styles pourtant difficilement réconciliables.

Alex Beaupain - Quai BacoPourtant le chanteur marche sur un fil, en effet la frontière est fine et il a tôt fait de tomber dans un style plus pédant au travers de titres tels « Pacotille » ou « Contre le vent » où l’on retrouve certains éléments de la variété moyenne actuelle (électro 80, éléments d’orchestres utilisés à tort et à travers) dans laquelle se complaisent nombre d’artistes voulant se situer au dessus la masse.

Heureusement, M. Beaupain nous rassure rapidement via des titres comme « Ca m’amuse plus » où, mêlant boucles électro et piano classique, il réussit à nous emporter sur un arrangement liant les fulgurances des années 80 et une base très actuelle comme sur « En quarantaine » sur laquelle tout en douceur, presque par transparence, la voix du bisontin nous emporte dans un monde pastel nous rappelant l’univers d’Albin de la Simone.

Grand mélodiste, le français nous le démontre via des titres comme « Coule », impressionnant de maîtrise technique et vocale faisant penser à des titres de Souchon, ou « Vite » semblant sortir d’un inédit au piano de Sébastien Tellier extrêmement bien tourné et structuré. Alex éblouit par ses choix et son talent. Absolument pas pédant pour un sous, il réussit à nous impressionner sans en faire des tonnes.

À l’image des BO de film des années 80, très Vladimir Cosma sur « Profondément superficiel », Alex Beaupain dessine son monde entre culture populaire, bon divertissement et textes ciselés. Toujours juste dans ses propos et dans ses arrangements, Alex Beaupain trouve un entre deux très intéressant entre la nouvelle scène française un peu élitiste et la culture populaire de très bonne facture.

Faisant revivre une variété française de qualité moribonde, Alex Beaupain nous sert sur un plateau un album cousu main. Ses talents d’orfèvre de l’écriture mélés aux fulgurances d’un arrangement tout en nuance, font de « Après moi le déluge » un opus complet et addictif s’inscrivant de fait dans une musique populaire française exigeante.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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