/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 13-11-13

Aldebert – « Enfantillages 2 »

5 ans après « Enfantillages », Aldebert reprend du service pour le plus grand plaisir des parents et nous propose un deuxième volume dans la même veine. Entouré de ses amis, il nous délivre un album s’adressant aussi bien aux enfants qu’à leur parents au travers d’une vingtaine de titres aux mélodies simple et aux propos à deux niveaux.

Démarrant sur « La vie d’écolier », titre choral qui dans un style très Wriggles aux chœurs nus et à l’arrangement nouvelle scène française, nous prend par la main et nous emmène dans l’univers magique du programme scolaire et de ses contradictions. Sur une mélodie simple et enjouée, la bande de copains s’en donne à cœur joie avec une mention spéciale à Didier Wampas que l’on retrouve dans un final anarchique à son image.

Puis c’est un déferlement de titres acoustique très chanson française à gouaille rappelant beaucoup ce que réalise Aldebert pour ses albums solo. Ainsi « Mon père il est le plus fort » au jazz manouche servit par la voix de SanSeverino ou « Range ta piaule » nous proposent une vision musicale un peu limitée portée par des textes enfantins très agréables qui plairont à nos chères têtes blondes (ou brunes).

Abordant la diversité sur « La Maison Monde » au travers d’un reggae tranquille et acoustique proposant aux enfants un voyage multi-culturel aussi bien dans le propos que dans la musique, les enfants se retrouveront aussi dans le très touchant et souriant « Qu’est ce qu’on va faire de moi ». Ne se cloîtrant pas dans un seul style, Guillaume Aldebert réalise un album à la diversité musicale pédagogique.

Réunissant autour de sa personne et de son projet une palette d’artistes assez hétéroclites, le français réussit à chaque fois à faire ressortir la partie fantasque de l’interprète. Alors qu’elle peut paraître facile à trouver chez François Morel au travers de ses géniales élucubrations sur « Samir le Fakir » ou chez Alexis HK empêtré dans son histoire de dragon, on est surpris par le ton délicieusement enfantin d’une Alizée sur « Mon petit doigt m’a dit ».

Mêlant propos nostalgiques sur un titre comme « Dans la maison de mon arrière grand père » parlant beaucoup plus aux parents et titre beaucoup plus berceuse comme ce « Petit d’anges » envoûtant et reposant porté par une Sophie-Tith à la grâce sans faille, le projet d’Aldebert réussit à faire un pont entre monde adulte et univers de l’enfant. Glissant progressivement d’un univers enfantin vers une vision double compréhensible à différents degrés par les parents et les enfants, on se régale de cette fin d’album proposant des titres complètement barrés tels « Le petit veut faire de la trompette » à écouter sans modération ou « Du gros son » jouissif.

Aldebert nous offre avec ce deuxième volume des enfantillages un album à la diversité musicale bienvenue ne mettant pas de côté les arrangements au profit des textes. Chez Aldebert le mélange est clairement réussi entre musicalité et mélodies enfantines. Sans être gnangnan pour un sou, le français colle au plus prêt de l’univers de chaque invité pour en faire un moment unique qu’il est délicieux de partager. Loin des canons du disque pour enfant et à l’image d’une production Pixar au cinéma, le français construit ses morceaux au double sens permettant aux parents d’éduquer musicalement leur rejeton sans pour autant être obligé d’écouter des titres niais. En tant que parent, Merci!

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


Copyright : Quai Baco Stimuli - Mentions légales - S'abonner - Contact Pro - contact@quai-baco.com - Quai Baco Production