Alain Gibert – « Les marches de L’opéra »

À l’image de nombre d’artistes de la nouvelle scène française, Alain Gibert a longtemps vécu et travaillé dans l’ombre de la scène. Musicien pour différentes formations, il s’est mis peu à peu à son compte d’abord au sein de Garçon et fille puis sous son propre nom. Il sort son premier EP « Les marches de L’opéra » dans la plus pure tradition de la scène française.
C’est au travers d’une pop très sage que s’ouvre cet EP. Assez conformiste, le son de « Comme au cinéma » ne révolutionne aucunement le style. Que ce soit la voix ou l’orchestration, tout semble maîtrisé à la perfection finissant pas rendre le tout un peu froid et distant. Il manque en effet ce côté granuleux qui sied si bien a ce type de chanson. Heureusement les accents mélodiques et l’accompagnement joyeux, sans tomber dans un côté niais, nous rendent le tout très digeste.
Ce n’est qu’ensuite que cela se gâte. En effet, dès « Les marches de L’opéra » on découvre un Alain Gibert un peu désuet nous livrant une pop année 80 un brin vieillotte et monotone qui sous des allures de nouvelle chanson française sent bon le conformisme non assumé. Chose que l’on retrouve aussi sur « Tes yeux me disent », stéréotype de la chanson d’amour trop sage en terme d’interprétation et d’orchestration.
Pourtant Alain Gibert est capable de beaucoup mieux. C’est d’ailleurs ce qu’il nous montre sur « Garçon et Fille » qui, sous des allures de chanson sage et gentille, recèle une foule de trouvailles et d’orchestration très travaillées. On retiendra notamment l’utilisation d’un piano en milieu de titre qui relance complètement le morceau et nous le rend rapidement addictif.
C’est avec un titre plus classique mais bien amené qu’Alain termine cet EP. « Est-ce que tu m’aimes » a la fraîcheur des premières chansons. Une sorte de naïveté bien utilisée en ressort sans pour autant dénaturer la chanson qui au travers d’une mélodie vite enivrante nous reste en tête.
EP assez hétérogène, « Les marches de L’opéra » nous ouvre les portes de l’univers d’Alain Gibert qui entre pop rock un peu sage, nous délivre 5 titres dans la plus pure tradition de la chanson française. Artiste au fort potentiel, il manque à Alain ce petit grain de folie qui forge une personnalité et la rend indispensable et visible.
Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com




































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