Originaire de Paris, Bagarre nous sert un deuxième EP intitulé « Musique de Club » à l’électro bien serrée en forme de remontant rapidement addictif. Multipliant les bonnes idées sur ce 5 titres en forme de bataille rangée, les Français nous scotchent de leur vision pragmatique et cruelle d’une réalité qui ne l’est pas moins.

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C’est un démarrage en fanfare que nous propose les Français, au travers d’un « Bonsoir » rapide et énergique, ils nous présentent l’étendu de leur talent et l’approche unique qu’ils ont de l’electro. Brutale sans être rude, tranchante sans pour autant blessée, la musique de Bagarre lacère un rythme toujours très présent.

Nous perdant avec délice dans une forêt vocale, ils réussissent avec beaucoup de classe sur « Claque-le » à rendre audible une multiplication de sonorités et de voix dans un tout extrêmement dépouillé. On pense de suite à une Camille électro et franchement énervée. Véritable morceau de bravoure de cet EP, il nous enveloppe de ses sonorités flashy aux synthés obsolètes. Maîtrisant avec grâce la rythmique électro et les prouesses vocales, les Français prouvent avec une facilité déconcertante que la langue française à toute sa place dans une électro épurée.

Mélange d’une pop à la Etienne Daho et d’une folie proche d’un Jacno, les membres de Bagarre nous dessinent une ambiance électro orientale sur un « Le Gouffre » en forme électro 80’s. S’amusant avec les sonorités plastiques, ils construisent une musique organique aux sonorités synthétiques et se réapproprient avec beaucoup d’audace une musique longtemps cloisonnée à une froideur électronique.

Sans jamais être pompeuse ou grandiloquente, Bagarre construit une musique nocturne aux accents bleutés saupoudrée d’une langue française tranchante. Proche d’une réalité cruelle et pragmatique, ils dessinent une musique à la violence énergique où les rythmiques fortes inspirés des 80’s et une certaine esthétique sonore se basant sur des synthés crissant leur permet de se détacher franchement sur la scène électro française. À l’image d’une Jeanne Added, Bagarre apporte de la sueur et de l’énergie humaine à une musique qui en manquait cruellement.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com