Il y a des signes qui ne trompent pas. Programmée dans le cadre du Chantier des Francos et Prix Paris Jeunes Talents en 2013, Mathilde Forget nous propose un premier EP divinement doux et enveloppant. Aidée par l’immense Edith Fambuena à la réalisation, « Le sentiment et les forêts », nous emporte dans une mélancolie raffinée.

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Voix douce et caressante, c’est par un « Les Détours » sobre et lumineux que la jeune française démarre ce premier EP. Sur un background électro planant, Mathilde Forget construit une perle électro pop fine et délicate. Ciselée en terme de mélodie, le morceau utilise mille et unes sonorités. Secrètement complexe, le titre apparaît simple et évident d’abord.

C’est en effet un sentiment d’évidence qui nous enveloppe à l’écoute de ces 4 titres. Mathilde nous prouve que ses talents multiples, son univers attachant et sa voix cristalline risquent de bousculer une variété française parfois un peu plan plan. Rappelant sur « À l’usure » l’univers sonore d’Happiness de Sébastien Schuller, elle nous enivre d’une électro qui doucement nous submerge.

Sans à-coup, elle mêle avec une délicatesse naturelle une mélodie simple et un arrangement au patchwork travaillé. Utilisant des sonorités brutes, elle les fait s’entrechoquer dans une pluie instrumentale fine et délicate qui nous caresse l’oreille. Guidée par un piano omniprésent, Mathilde dessine de fines et délicates mélodies à la nostalgie très ancrée. Follement gracieuse sur « Au bord des rivières », elle apparaît en digne héritière d’une nouvelle scène française de très bonne qualité.

Très addictive et doucement hypnotique, la musique de Mathilde Forget touche au cœur. Jouant de sa voix à la sérénité affolante, elle construit un univers aux sonorités entre électro et authenticité qui nous berce. Telle une vague, la musique de la jeune française nous submerge émotionnellement. Superbe et complexe, elle se pose en chantre d’une électro à la française raffinée et à la mélancolie très présente.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com