The GOASTT – « Midnight Sun »
Difficile d’être « fils de », surtout lorsque celui ci s’appelle John Lennon, demi-dieu pour certain ayant révolutionné la musique des années 60 et dont nombre d’artistes se revendiquent encore maintenant. Véritable révélation sur Friendly Fires en 2006, Sean Lennon nous revient en duo avec sa femme Charlotte Kemp Muhl sur un « Midnight Sun » au parfum de nostalgie 60’s et où plane l’ombre d’un père peut-être un peu trop présent.
C’est par un « Too Deep », mélodique et lancinant évoquant le psychédélisme des Beatles que s’ouvre ce nouvel album. Arrangements au cordeau intégrant nombre de sons bruts, guitares et clavier vintage, Sean Lennon nous offre la musique qui a bercé son enfance. Excessivement bien pensé, le titre coule de source et s’avère désarmant d’inventivité. Sans en faire des tonnes, il réussit un morceau riche musicalement mais jamais lourd.
Il y a dans la musique de l’anglais, l’ADN des Beatles. Tout d’abord au travers de cette voix qui sur le très mélodique « Animals » semble être celle de son père, douce et déterminée puis au travers d’arrangements toujours très travaillés comme pouvaient l’être ceux des Beatles. Bricolage sonore ingénieux comme à la bonne époque, Sean Lennon réalise un travail qui s’apparente presque à de l’ethnomusique tellement il semble s’imprégner des procédés de l’époque. Voix indianisantes, guitares inversées, Sean rend hommage aux Beatles.
Malheureusement cette nostalgie paternelle nous ferait presque oublier que l’anglais reste avant tout un excellent compositeur. Enchaînant les bijoux pop aux mélodies ciselées et vite entêtantes, il n’a pas son pareil pour nous emporter dans une pop certes classique mais plutôt très efficace. La voix de Charlotte Kemp Muhl que l’on découvre sur « Johannesbourg » apporte un véritable bol d’air aux compositions qui finit par devenir indispensable.
Toujours merveilleusement travaillé et inventif, Sean Lennon s’avère être le Gondry de la musique construisant de véritables mécaniques musicales improbables qui à coup sûr atteignent leur cible. Pourtant passé « Midnight Sun » titre éponyme à la pop un peu brouillonne, on ressent comme une dégradation progressive des compositions. Tout d’abord doucement sur le pataud « Devil you know », Sean Lennon se perd au fur et à mesure dans une pop universelle et moins aboutie « Golden Earrings » où seules les prouesses vocales semblent être la norme. Il faut donc attendre « Moth to a flame » pour découvrir un dernier titre superbement construit apparaissant comme un très bon compromis ente 60’s et pop actuelle.
La question peut se poser assez facilement : si les Beatles étaient toujours en formation quelle musique feraient-ils? Sean Lennon semble être cette prolongation de l’idéal musical d’un groupe ayant marqué l’histoire de la musique et posé les fondations du style pop. Pourtant à l’image des Rolling Stones vieillissant, on finit par se lasser de cette univers créés dans les 60’s. Sean Lennon nous sert donc un album inégal où de très bon morceaux excessivement Beatles en côtoient d’autres imprégnés d’une pop universelle et sans grande profondeur.
Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com





































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