/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 19-08-13

John Mayer – « Paradise Valley »

«Paradise Valley» semble être la bande-son idéale pour les prochains numéros de «L’amour est dans le pré». Voilà l’impression globale qui ressort du 6ème album studio de John Mayer, chanteur-guitariste superstar outre-atlantique mais à la notoriété plus modeste en France.

L’équipe de Karine Le Marchand va être ravie de pouvoir piocher avec allégresse dans la country/folk/blues de ce «Paradise Valley». «Dear Marie» illustrera à merveille n’importe quelle scène de réconciliation entre un éleveur du Morbihan et sa promise parisienne. Les chevauchés en tracteur de nos agriculteurs colleront parfaitement sur «You’re no one ‘till someone lets you down» et les ruptures après deux jours d’amour pour la vie passeront certainement mieux avec les doux arpèges acoustiques de «Badge and gun». Vous l’aurez compris, on est ici dans du folk/blues à tendance romantique, voir trop romantique.

Pourtant la forme est là, ça sonne plutôt bien, et dès «Wildfire» on suit John Mayer sur son petit cheval. Riff country/rock minimaliste efficace et mélodie intéressante, ça ne démarre jamais vraiment mais tout cela s’écoute avec plaisir, d’autant plus que Mayer maitrise la 6 cordes à la perfection. Il le démontre avec quelques bons solos comme sur «Waitin’ on the day» et surtout «Call me the Breeze», reprise du grand JJ Cale. Malheureusement là où le «laid back» décontracté et la nonchalance vocale du guitariste américain récemment décédé font merveille, le style soft country de John Mayer parait bien pâle et sans grand relief.

Quelques bonnes mélodies, des riffs agréables, mais un manque de «corps» certain. Il suffit d’écouter «Wildfire», meilleur titre de cet album avec la voix profonde et grave de Franck Ocean pour comprendre ce qui manque à Mayer pour asseoir des compositions un peu trop légères ou lisses. Et ce n’est pas le duo avec sa compagne Katy Perry qui nous fera dire le contraire: «Who you love» est une soupe intersidérale sans intérêt.

On préfère presque les ballades folk acoustiques comme «On the way home» ou «Dear Marie», abusant des «hoho» ou «houhou» et remplies de clichés country folk au demeurant sympathiques. Tout cela glisse un peu trop sans jamais nous atteindre vraiment.

De la soft country d’un bon niveau technique mais sans l’âme nécessaire et primordiale à ce genre de musique. N’est pas Eric Clapton ou Mark Knopfler qui veut, et on est plus proche de Texas sur RTL2 que des géants du folk-blues auxquels John Mayer semble vouloir faire référence, mais qu’importe: Mayer nous livre ici un album de country-pop easy listening sans génie, mais propre et avec quelques bons moments. Et c’est déjà pas si mal.

Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com


Copyright : Quai Baco Stimuli - Mentions légales - S'abonner - Contact Pro - contact@quai-baco.com - Quai Baco Production