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Date d'ajout : 24-11-12

Chrome Canyon – « Elemental Theme »

Chronique Chrome Canyon - Quai Baco
Depuis l’explosion de la musique électronique chaque mois apporte son lot d’album electro. Parmi cette offre gigantesque on trouve parfois des pépites comme l’est ce Elemental Theme de Chrome Canyon.

New-Yorkais, Morgan Z a débuté dans différents groupes puis a décidé de s’enfermer dans son studio (bien lui en a pris!) afin de pondre des remixs très remarqués de Passion Pit et autre Phoenix pour finalement composer en parallèle son premier opus.

Cet album est une réelle expérience cinématographique peuplée de titres grandiloquents comme « Legends » ou plus intimistes avec « Cave of Light ».

Les références venant à l’esprit sont à trouver du côté des BO de films. « Pluze » nous fait de suite penser aux très bons morceaux de François de Roubaix avec ce son très 60’s qui collait aux premières BO électroniques. De la même façon, « Cave of Light » nous rappelle l’ambiance des rêves à la Jeunet et Caro qui tournent mal (Début du film « La cité des enfants perdu ») où la frontière entre rêve et réalité se distore et devient terrifiante.

Chrome Canyon "Elemental Theme" - Quai BacoMorgan Z se borne à n’utiliser que des instruments physiques afin de réaliser ses compositions. Ce process de composition assez rare en electro permet à cette musique que l’on qualifie couramment de froide, d’être pour cette fois plus chaude et humaine. On ressent notamment cette particularité dans le son des batteries qui sont toutes analogiques et enregistrées telles quelles. Il suffit d’écouter la partie batterie démente de « Carfire On The Highway » pour se convaincre du bien fondé de ce choix.

Les morceaux s’égrennent et l’ont pense à Vangélis notamment via le titre éponyme. Pas étonnant d’apprendre donc que le New-Yorkais est fan de Blade Runner.

C’est d’ailleurs ce morceau « Elemental Theme » qui résume assez bien l’univers du bonhomme. Le titre commence avec un son rappelant « On the Run » de Pink Floyd, puis dès l’arrivée des synthés, à Sebastien Tellier période « Pépito bleu » pour le côté grandiloquent avant de glisser vers un son se rapprochant de ce qu’à pu faire Jean-Michel Jarre sur un titre comme « Rendez-vous II ».

Toutes ces références ne sont pas mises bout à bout mais bel et bien ingérées pour être ressorties par touche. Là où la plupart des artistes electroniques copient, Morgan Z nous montre sa propre voix, nous raconte sa propre histoire, ose des combinaisons d’instruments (notammment l’utilisation du saxo) qui viennent enrichir sa musique et la rendre unique.

Suivent des morceaux très inspirés de Daft Punk « Beginnings« , de AIR « Legends« , « Catfire On the Higway » (La voix présente dans ce morceaux rappelle clairement celle utilisée par AIR sur « Electronic Performers ») ou de JMJ « Sacred Mountains« .

Même si certains morceaux transpirent les années 80’s « Who speaks for earth » dont le début rappelle « Sweet Dreams » d’Eurythmics, il a la bonne idée de ne pas s’enfermer dans ce style.

Morgan Z fait de l’electro comme d’autres font du folk, avec un amour des instruments qui rend chaque morceau très humain et très attachant. On a beau y entendre par touche certaines références, Chrome Canyon nous ouvre une nouvelle voie dans la galaxie électronique.

Groupe catalyseur des différents courants électroniques existants à l’heure actuelle, Chrome Canyon nous livre ici un album complet et exigeant, qui assurément le fait entrer dans le cour des grands.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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