Xiu-Xiu – 13″ Frank Beltrame Italian Stiletto with Bison Horn Grips : Notre Avis

Xiu-Xiu nous plonge dans un univers musical dense et oppressant avec leur 17e album, où chaque morceau explore des territoires sonores à la fois captivants et dérangeants. Travaillant une atmosphère apocalyptique, presque cinématographique, on est saisi par cette montée en tension, avec des influences rappelant les débuts de Black Country, New Road. Le groupe cultive un équilibre parfait entre le calme et la tempête à venir.

Tout au long de l’album, Xiu-Xiu nous submerge avec des rythmes lourds et abrasifs, flirtant avec une électro déchaînée qui semble traduire le chaos d’une époque en perdition. L’esthétique sonore du groupe ne cesse de se renouveler, nous plongeant dans un maelström sonore où l’expérimentation est reine. Les textures crues et saturées évoquent la violence lente et décadente de Prodigy « Maestro One Chord », tout en ajoutant une dose d’étrangeté qui rend chaque morceau addictif et imprévisible.

À travers des compositions magnifiquement désordonnées « Common Loon », Xiu-Xiu façonne une pop indie unique, enveloppée d’électro tendue et organique. Ils jonglent habilement avec les genres, passant d’une électro-pop grinçante à une mélodie plus accessible, mais toujours sur le fil du rasoir. Leur approche artistique rappelle des groupes comme Animal Collective, tout en affirmant leur propre identité sonore, marquée par une noirceur collante et une intensité constante.

La richesse instrumentale et les audaces sonores sont omniprésentes, chaque morceau semblant une explosion d’idées. Le trio formé par Angela Seo, David Kendrick et Jamie Stewart propose une musique en constante transformation, une fusion entre rock, électro et pop post-apocalyptique comme sur «Veneficium » ou « Pale Flower » . La tension monte crescendo, oscillant entre passages chuchotés et refrains criés, traduisant une violence sous-jacente qui frappe l’auditeur. Leur style cinématographique, mêlant chaos et ordre, laisse une empreinte indélébile.

L’album se clôt sur une note qui mélange théâtralité et élégance, avec un clin d’œil à Gainsbourg dans une composition en équilibre constant sur le fil du rasoir. Xiu-Xiu prouve une fois encore qu’ils sont maîtres dans l’art de déconstruire les genres pour en créer de nouveaux. En jouant avec les codes de la pop et de l’électro, ils offrent une œuvre qui fait vibrer les sens tout en défiant les conventions musicales.