Les écossais de Travis sont de retour avec «Where you stand», et la patte du groupe est toujours intacte après 5 années d’absence. De la pop song comme on en entend beaucoup sur les radios FM, mais quand c’est bien fait et que ça sonne, ça mérite d’être signalé.

Et dès «Mother», on sent que ce nouvel album part sur de bonnes bases. C’est péchu, rempli de choeurs planants, le tout agrémenté d’une bonne mélodie. Une belle entrée en matière qui reste néanmoins dans le style habituel du groupe, à savoir de la bonne grosse variété internationale instantanée et vite digérée.

Ce n’est pas pour autant que la bande à Healy cède à la facilité. On note même quelques incursions très intéressantes. Sur l’excellent «New Shoes», Travis joue son Portishead de poche en sortant la boîte à rythme et une ambiance minimaliste plus rare dans la discographie du groupe. Ajouter à cela un excellent refrain et on obtient surement le meilleur titre de l’album. A noter d’ailleurs que ce «Where You Stand» se termine sur deux titres plus calmes qui dénotent quelque peu du reste de l’album : «Boxes» mais surtout «The Big Screen», belle ballade basse/piano qui démontre le savoir-faire mélodique des écossais.

Passer ces titres, on reste dans des arrangements pop-rock ultra-classiques remplis de belles guitares bien brillantes, de grosses caisses sur tous les temps, de basses sautillantes et de jolies tierces vocales. Mais les compositions sont bonnes et, sans être très originales, on sent que Travis ne se moque pas de nous et nous délivre des titres de très bonnes factures sans jamais tomber dans le grandiloquent façon Coldplay.

Des hymnes pop-rock certes, mais qui ne tombent pas dans l’excès. Certaines intonations de Francis Healy font néanmoins penser à Bono, mais dans un genre plus intimiste et tout en retenu. On n’échappe pourtant pas aux grands refrains fédérateurs et positifs comme sur «Moving», «Where You Stand» ou encore «Different Room» : ça dégouline un peu trop parfois, mais le tout est suffisamment bien ficelé pour que la sauce prenne.

Travis verse même dans la mode des «chansons pop acoustiques pour pubs cools» sur «Reminder». A la manière des Lumineers ou de Radical Face. On sort la grosse caisse, l’arpège acoustique de 3 notes et la mélodie sifflotante. Et même dans cet exercice trop formaté, Travis s’en sort plutôt bien : c’est propre, sans bavure et reste immédiatement en tête.

«Where You Stand» n’est surement pas l’album de l’année, mais en cette période de rentrée, Travis fait parti des bons élèves qui, sans être très originaux, rendent une copie bien travaillée. Des chansons standards mais sympathiques par un groupe qui démontre une nouvelle fois qu’il maitrise son sujet quand il s’agit d’écrire des pop songs efficaces et entêtantes.

Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com