/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 15-11-13

The Killers – « Direct Hits »

C’est au travers d’un album Best Of que les américains de The Killers ont voulu fêter leurs 10 années d’une carrière remplie d’une multitude de titres plus pop rock les uns que les autres qui ont rapidement envahit les ondes à grand coup de guitares saturées et de rythmes effrénés. « Direct Hits » permet donc la révision des grands standards du groupe de Las Vegas agrémenté de 2 nouveaux morceaux.

Dévoilé il y a quelques semaines, le titre « Short At the Night » était très attendu car préfigurant la suite à venir pour The Killers. Pourtant bien que travaillé avec le français M83, le titre, bodybuildé, semble utilisé le prétexte de l’electro française pour sonner branchouille et pouvoir augmenter la base déjà nombreuse des inconditionnels du groupe.

The Killers au travers de cette rétrospective semble avoir créé une véritable machine aux tubes tous plus lisses les uns que les autres mais surtout dévorant tout sur son passage en s’interdisant le moindre écart de cette sacro-sainte pop rock gluante érigée en religion.

Enchaînant les tubes interplanétaires que sont « Somebody Told Me » ou « All These Things That I’ve Done » l’évidence crève les yeux : voilà 10 ans que The Killers nous abrutissent d’un son pop rock saturant et malgré tout très populaire. Travaillant beaucoup sur le lien entre titres à l’américana lourd couplé à des mélodies disco, ils sont la continuité, en beaucoup plus marketing, de ce qu’avaient initié Franz Ferdinand. Malheureusement pour eux, le style au lieu de s’affiner au fil des ans est devenu de plus en plus packagé et livré clé en main.

Pourtant il est difficile de reprocher aux américains de nous avoir trompé sur la marchandise. En effet, ils restent avant tout de véritables faiseurs de tubes réussissant dans leur style si commun à intégrer des mélodies prenantes et faciles à retenir qu’un public élargit s’empressera de reprendre en chœur. Simplistes dans leurs structures, les américains vont à l’essentiel s’évertuant à faire danser les foule au travers de mélodies prenantes et faciles à ingérer.

Dans une approche très TF1 du divertissement, la bande de Brandon Flowers s’inspire de monuments de la pop et du rock en y supprimant toutes idées subversives ou structures alambiquées pour au final ne faire apparaître qu’un visage lisse et sans aspérité à une société de consommation bête et méchante. Ils ont ainsi dérivé vers une optique marchande et non culturelle devenant rien qu’en France la signature musicale de nombre de grand groupes industriels internationaux tels Bouygues Télécom, Christian Dior, Nike ou Nokia.

Agrémentées pour certaines éditions de la version originale de « Mr. Brightside » et de deux titres supplémentaire dont un remix à vomir de Calvin Harris, « Direct Hits » présente la production du groupe d’un point de vue purement marketing de bas étage.

13 titres, voilà ce qu’il faut (ou pas) retenir de 10 ans de carrière qui les ont vu arpenter les principaux stades de la planète proposant une musique de plus en plus dénuée d’identité se fondant dans la masse. Plus qu’un Best of, cet album semble être une photo d’un groupe usé et sans réelle nouvelle idée. Espérons que cette usure permettra une cassure salvatrice pour le groupe et pour la musique en général.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com

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