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Date d'ajout : 30-04-13

Sweet Baboo – « Ships »

Chronique Sweet Baboo - Quai Baco
Derrière le pseudonyme Sweet Baboo, se cache Stephen Black, un crooner psychédélique et faussement naïf. « Ships » est son quatrième album, et le gallois nous propose une pop légère, parfois trop, mais sympathique et cuivrée juste comme il faut pour passer un agréable moment.

Parler d’un album-concept serait sans doute un peu excessif, mais le moins que l’on puisse dire c’est que « Ships » ne manque pas de cohérence. Des titres pop psychédéliques aux mélodies simples, voire enfantines (« 8 bits monsters »), le tout baigné dans une ambiance 70’s remplie de cuivres chaleureux. Stephen Black joue à merveille le crooner old-school, et les titres les plus calmes comme « Twelve Carrots of love » et surtout le très bon single « Let’s go swimming wild » nous renvoie aux slows des Kinks dans les sixties.

Les morceaux les plus enlevés comme « If I died » ou « The morse code for love is beep beep beep, the binary code is one one » (ça ne s’invente pas!), renvoient plutôt aux élucubrations orchestrales et sous-marines de George Martin et des Beatles dans la bande-son de « Yellow Submarine ». D’ailleurs l’univers aquatique est omniprésent dans le petit monde de Sweet Baboo : « The sea life is the life for me » ou « Cate’s song » sont, si j’ose dire, noyés dans un flanger assez amusant et donnant l’impression d’être sous l’eau, mais l’effet se révèle être un peu usant sur la longueur…

Sweet Baboo - Quai BacoCe « Ships » est en effet bourré de sonorités psychédéliques renforçant cette impression fun et sucrée, des effets « radio » sur les voix, des guitares delayées (« Chubby Cheeks »), et de l’orgue vintage à la pelle, tout y est pour se retrouver plongé dans les années 60-70’s. Les beaux arrangements de cuivres présents tout le long de l’album apportent un plus indéniable à des accompagnements parfois redondants, et des titres comme « C’mon let’s moshi », relativement basiques, sont sublimés par l’arrivée des trompettes et autres tubas.

Car c’est bien le défaut principal de « Ships » : c’est souvent très gentil et naïf, et on a parfois l’impression de tourner un peu en rond dans cet univers coloré. La pop sucrée de Stephen Black attire l’oreille par son côté pétillant mais peu s’avérer un peu usante sur la longueur… Pourtant si l’on prête attention aux paroles, on se rend compte que le Sweet Baboo est un personnage plus complexe qu’il n’y paraît, et le contraste entre sa musique positive et des textes beaucoup plus noirs est saisissant : le joyeux « If I died… » commence par un « if I died, would you remember that you left me? » assez représentatif de ce grand écart.

A l’image de la pochette de l’album, Sweet Baboo, c’est avant tout un coeur brisé qui cache ses peines derrière une musique bariolée. « Ships » regroupe des chansons joyeuses et simples, parfois un peu trop, mais qui font souvent mouches. Un vrai album printanier et de saison en somme.

Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com


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