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Date d'ajout : 19-02-13

Rose – « Et puis juin »

Chronique Rose - Quai Baco
« Et puis juin » est le troisième album de Rose. Un album dans la lignée des précédents, à savoir un style folk-chanson française mettant en avant la plume de la chanteuse niçoise.

On ne peut pas dire que Rose manque de cohérence avec ce troisième album. En effet, on retrouve tout les ingrédients qui ont fait son succès. D’un point de vue musical, on est donc dans du très classique : des chansons de 3 minutes formatées radio, accompagnées d’arpèges de guitares acoustiques, de pianos et de batteries douces. C’est très propre. Trop même. Il ne faut pas chercher d’aspérités quelconque : il n’y en a pas. Comme un alpiniste face à un mur lisse, on recherche désespérément un petit élément musical auquel se raccrocher, un gimmick, une rythmique entraînante qui pourrait faire taper du pied, un brin d’originalité… que nenni. C’est plutôt bien arrangé, mais tellement prévisible.

C’est d’autant plus dommage que, à défaut d’être nouvelles, certaines mélodies sont agréables, comme sur « J’aime (pas) » ou « Aux éclats je ris ». Malheureusement, les quelques bonnes mélodies s’embourbent dans une platitude musicale qui se fait encore plus marquée lorsque la voix de Rose est doublée à l’unisson comme sur le single « Et puis juin », technique qui renforce encore plus l’aspect vaporeux et lisse du mixage. Pourtant la voix de Rose est superbe: douce, rauque et très légèrement voilée, malheureusement on perds un peu ce qui faisait le charme du premier album, à savoir un son un peu plus naturel et spontané.

Rose "Et puis juin" - Quai BacoAu niveau des paroles, la remarque est un peu la même: c’est souvent bien tourné et optimiste, mais sans grande surprise. Rose est maman, tant mieux pour elle, on échappe donc pas à l’inévitable chanson rose-bonbon « Et puis juin », sympathique mais consensuel. Même remarque pour « Les pieds dans le bonheur », où on est plus prêt de Anne Sylvestre que de Juliette, et c’est bien dommage. Pourtant certains textes fonctionnent bien (« Je me manque », « Mon homme »), mais on retombe souvent dans les travers faciles de la variété française trop standardisée comme sur la ballade « C’est donc rien » qui nous parle de « coeurs autour d’un café », « triste comme la pluie », « comme les amants d’autrefois »…. du jamais vu.

On aimerait voir en Rose une nouvelle Clarika détonnante et pétillante, elle a sûrement le talent pour ça, mais « Et puis juin » ronronne trop pour prétendre à ce titre: on ne retrouve ni les qualités musicales d’Emily Loizeau, ni les textes de Linda Lemay pour pouvoir nous embarquer avec elle.

« Et puis juin » est un de ces albums sans doute trop formaté pour réellement attirer les plus musicophiles, mais qui satisfera sûrement les amateurs de variété au kilomètre aux côtés du dernier Bruel et de Mickaël Miro.

Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com

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