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Date d'ajout : 03-12-12

Olivia Ruiz – « Le calme et la tempête »

Chronique Olivia Ruiz - Quai Baco
Olivia Ruiz est de retour avec « Le calme et la tempête », un quatrième album très personnel écrit à Cuba où la miss s’était réfugiée. 

L’album commence en trombe sur le single sorti un mois plus tôt « My Lomo and Me ». On y retrouve avec délice le style très caractéristique d’Olivia via cette voix à la gouaille toute parisienne, sorte de petite fille malicieuse. L’arrangement assuré pour cet album par le Red Star Orchestra (17 musiciens de jazz) est toujours très léché (rythme acidulé et soutenu, guitares western, envolées de violons) et cinématographique dans l’ambiance avec pour chaque chanson une vision différente et très précise.

« Le calme et la tempête », titre eponyme de l’album, est quant à lui beaucoup plus pop dans son approche. On ressent comme une volonté de gommer son grain de voix afin d’être plus proche des canons de la pop actuelle aux voix standards. On pense rapidement à « Zazie » pour ce titre sans grande envergure un peu éloigné de l’univers de la jeune femme.

Olivia Ruiz - Quai BacoHeureusement pour nous, à travers « Plus J’aime, Plus je pique », chanson d’amour inversée, ou « La Voleuse de Baiser » elle met en scène des personnages de son univers et l’on voit ainsi le retour de la grandiloquence et du côté exagérée de la miss aussi bien dans la musique que dans le texte ciselé. Un bonheur !

Olivia a su intégrer son univers très burtonien aux travers d’arrangements assez épiques. Il y a toujours en introduction de la plupart des morceaux une référence cinématographique qui s’intègre parfaitement à la suite du titre comme sur « Le calme et la tempête » avec un souffle court et des bruits de talons ou sur « Volver » (Encore une référence cinématographique) avec cette introduction très western (guitares slides et mellotron).

Cet album est tout de même plus calme que tempêtueux. Les grande envolées sont mises au placard et remplacées par de très jolies ballades mélodieuses et aux textes très travaillés.

C’est ainsi qu’à travers « L.A. Melancholy » ou « La Llorona » ballades illuminées et entêtantes, on retrouve Olivia Ruiz dans un registre qu’elle affectionne tout particulièrement.

La grande force de la demoiselle est d’avoir réussi, au travers d’une voix reconnaissable portée par un arrangement très imagé, d’être très visible.

Cette voix atypique très ample et travaillée jusqu’à la caricature certaines fois sur des titres comme « Ironic Rainbow » pourrait rappeler les très recherchées divagations vocales d’une Catherine Ringer envoutante ou d’une Juliette inspirée. Olivia joue sur ces 2 cordes avec délice, une partie douce entrecoupée de parties plus emphatiques.

La deuxième moitié de l’album est quant à lui beaucoup plus hétérogène, on retrouve ainsi « Larme de Crocodile » ballade assez anecdotique, « Question de pudeur » rock un tantinet exagéré qui sonne un peu faux mais tout de même entrainant, « Crazy Christams » où quand Olivia Ruiz fait du Norah Jones, sans grand intérêt.

Reste « Mon p’tit chat », chanson portée par un arrangement toujours très cinématographique peuplée de pauses et de parties plus electro rock et « Le Pirate », titre commençant comme « Les loups » de Serge Reggiani et nous laissant en haleine de bout en bout, mélant parties très épiques et mélodies accrocheuses. On se prend rapidement au jeu d’Olivia, qui clôt ici son voyage.

Outil de rupture et de réflexion, « Le calme et la tempête » est un opus plein d’espoir mais toujours nostalgique et mélancolique à l’image de son personnage. Elle nous sert donc un album élégant mais hétérogène à bien des égards. On sent que la chanteuse se cherche, débute un nouveau cycle, trouve un nouveau son et, au vu des très bonnes chansons de cet opus, on est impatient de connaître la suite!

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com

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