Lucas Laufen – « Weathering » : La Chronique
Cheveux longs, barbe fournie, gros pull, la photo de Lucas Laufen transpire le folk à plein nez. Australien d’origine, c’est depuis Berlin où il s’est établit qu’il nous propose ce somptueux deuxième album intitulé « Weathering » . Dans un écrin à la folk douce et éthérée, il nous enveloppe de sa musique délicate et ombrageuse.
C’est presque un murmure, une voix susurrée qui nous accueille dans un « Cabin Fever » à la sobriété diffuse. Dans une composition fragile, Lucas Laufen nous saisit de sa délicatesse dans un folk frissonnant. Avec un tact impressionnant, il nous emporte dans un tourbillon lent et implacable. On retrouve dans cette musique une mélancolie à fleur de peau qui semble éclore dans une rondeur palpable emportant tout sur son passage. Tout n’est que tranquillité chez le jeune australien.
Dans une matière musicale à la finesse cotonneuse, Lucas Laufen brode avec sensibilité une folk sincère et sans fioriture. Cette musique nous enveloppe de sa matière musicale aérienne. Dans une mélodie qui n’en finit pas de nous tourner en tête, l’australien nous emporte sans en faire des tonnes dans une musique à la sobriété de mise. De sa voix au grain voilé, il dessine des arabesques fines dans un folk à la finesse rare. Guitares, piano se mélangent dans une composition délicate et infiniment douce sur le titre éponyme « Weathering ».
Il y a chez lui une finesse et un sens du folk qui nous émeut. De sa voix douce, il nous entraine dans les songes d’une folk sereine. Sans aucun artifice, Lucas Laufen nous propose une musique sincère qu’il nous livre dans un écrin au folk somptueux. Tout concoure à donner au titre une puissance frissonnante. Sans jamais hausser la voix, il s’impose de son style dans un titre au folk épuré et bienveillant. Utilisant comme personne les instruments à vent, il réussit à les faire soupirer et les intègre à chacune de ses compositions. Ce soutient donne une véritable profondeur à des compositions comme « In Cologne » ou « Blue ».
Sans gommer aucun son, Lucas Laufen propose une musique presque live en gardant son côté authentique et en nous touchant de sa mélancolie folle. Il nous enivre de sa tranquillité et de sa douceur. Travaillant une sobriété rustre en voix guitare la plupart du temps, il dessine une musique intemporelle aux accents mélancolique. Dans une folk fondamentalement pure, l’australien cultive un art de composer à l’encontre d’une société toujours plus rapide. Tout n’est que lenteur et attente dans cet album où tout s’égraine avec une infinie douceur. Entre onirisme et intimité, l’album trouve sa voie dans une musique aux sonorité sans artifice .
Nos coups de : CABIN FEVER, WEATHERING, IN COLOGNE, BLUE
Note : 9.0/10
Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com
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