C’est d’abord en pensant faire des bandes originales de film que le duo KOWARI doit sa création en 2019. Pourtant Louan Kempenaers et Damien Chierici ont rapidement bifurqué vers l’approche musicale pure. Après un premier EP, les belges nous reviennent dans un album intitulé « Trail ». Cultivant un goût pour le classique et l’électronique, ils nous proposent un opus aux compositions très graphiques et aux lignes épurées. 

Passée une « Intro » à la sobriété glaciale, KOWARI démarre avec « The Trail » où le classique et l’électro n’ont de cesse de d’entrechoquer.  Cultivant une sorte d’électro fine, le duo nous propose une musique à la sobriété esthétique. Dans un ensemble liant violon et piano, ils réussissent à proposer une musique où le classique vient s’encanailler dans une électro à la rondeur sauvage. Dosant avec parcimonie une électro toujours très aérienne, le duo multiplie les couches instrumentales sans jamais surcharger le tout. On se laisse prendre au jeu de cette électro délicate à l’enveloppe ronde et avenante « Yam ». 

Techniquement très au point, KOWARI ose prendre des risques sans jamais dénaturer l’essence même de leur travail. Ils nous bluffent de leur partis pris. Capable de croiser le fer entre classique et électro, les belges s’aventurent sans trembler dans une instrumentation à l’expérimentation délicate. Déconstruisant une musique tout en gardant une émotion intacte, ils transforment l’essai dans un titre qui nous fait frissonner « Allegoria »

Avec délicatesse, toute la musique de KOWARI semble nous caresser par sa finesse et son velours. On est impressionné par cette approche fluide d’une musique qui n’en finit pas de naviguer entre classique et électro. Avec un sens de la sobriété qui nous happe, les belges signent des compositions délicates aux sonorités pastels qui n’ont de cesse de jouer avec nos émotion. En 6 minutes sur le très réussit «NightLife » , les belges proposent une musique qui progressivement s’immerge dans une électro à la rondeur lisse. On se laisse dériver sur le fil de cette composition où la mélancolie l’emporte sur le pompeux. 

On ressent derrières ces quelques compositions, un travail acharné. Le résultat est lumineux de beauté. Loin de jouer dans son coin une musique à l’expérimentation fine, les belges trouvent l’art et la manière de rendre cette expérimentation abordable avec une construction et une compréhension à plusieurs niveaux. Il y a une véritable finesse d’écriture au sein du duo. Avec un sens de la sobriété qui nous happe, KOWARI signe des compositions délicates aux sonorités pastels qui n’ont de cesse de jouer avec nos émotions. Musique par excellence graphique, ce premier album de KOWARI signe le mariage réussit entre la délicatesse classique et la rondeur électro. Soignant ses sonorités, ils nous pulvérisent de leur justesse. 

Nos coups de  : NIGHTLIFE, ALLEGORIA

Note : 9.0/10

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com