C’est l’histoire simple de 2 étudiants qui se croisent au conservatoire de Strasbourg. D’un côté Iris Di Napoli melodiste et âme du duo, de l’autre Arthur Vonfelt instrumentiste de génie aussi doué en création de composition qu’en habillage sonore. Le résultat est un premier Ep en forme de grosse claque electro aux accents funk. Puissant et équilibré ce Loon nous impressionne de sa cohérence et de son innovation.

Signature électronique recherchée et diablement entêtante, les français ouvrent les hostilités avec un premier « U got » à la gravité sautillante qui nous laisse coi. Génialement mis en musique les mélodies éclatante de Di Napoli sont mises en lumière grâce à la maîtrise rare d’Arthur. On se laisse prendre dans le velours de la voix d’Iris qui nous susurre une mélodie excessivement addictive. Plongés dans l’instrumentation du duo, on se faufile dans cette approche simple et puissante d’une electro aux déliés accrocheurs. Puisant dans un gimmick qui nous reste en tête bien après la fin du morceau, les strasbourgeois bâtissent une composition tubuesque sans faillir ni en faire des tonnes.

Difficile de ne pas se faire happer par ces compositions à l’electro précise et mélodique « Woods ». Puisant aussi dans une inspiration grandiloquente à la WoodKid ou plus intimiste et brutale, les français nous impressionnent de leur maîtrise d’un style si représenté. En anglais dans le texte, le duo nous propose une suite de titre excessivement addictif à la musicalité toujours au top et au grain affirmé. A l’image de cette pochette au design patchwork ils nous délectent de leur musique parcellaire et se nourrissant de multiples styles.

Joko joue sur une musique syncopé et composée au millimètre. Rigoureux dans leur approche les strasbourgeois, s’amusent avec les sonorités synthétique en peuplant un background avec une réserve rare. Sobre et puissant chaque sonorités vient percuter un tout précis. Cliniques dans leur approche d’une électro froide et éclatante, les français réussissent à transformer leur musique dans une sorte de funk clanique qu’ils se plaisent à découper à grand renfort de synthés courts et puissants « Zéro ».

Joko nous emporte dans une musique aux éclairs sobres et entêtants. Funk dans l’âme, le duo dessine une électro dansante sur un premier EP éclairé . Toujours rigoureux dans leur approche d’une electro unique ils puisent dans un mélange équilibré leur création. On se laisse porter par ces mélodies entêtantes, puissantes et chirurgicales qu’ils égayent de leur sonorités tranchées. Difficile de rester insensible à cette électro noble et travaillée qui ne cesse de se transformer au fil de l’écoute et devient vite hypnotique par son approche piquante et répétitive.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com