« Fold in the wind » n’est pas à proprement parlé une nouveauté. L’album de House of wolves disponible depuis quelques mois sur bandcamp, en vinyle ou dans des éditions limitées, sort enfin dans sa version CD. Une distribution à part pour un artiste unique.

House of wolves, c’est tout simplement la traduction anglaise du nom de Rey Villalobos, l’homme qui se cache derrière ce « Fold in the wind ». Cet album est un projet à part, un peu hors du temps. Ce sont onze chansons calmes aux mélodies simples, portées par des instrumentations dépouillées et travaillées. On trouve de la guitare acoustique principalement, du piano et de beaux arrangements de cuivres comme sur « 50’S », des cordes discrètes sur « Flight », des choeurs aériens qui soutiennent une voix fine et pleine d’émotion, et tout cela dans un traitement plein de reverbs vintage du plus bel effet, ou d’ambiances captées sur le vif.

Ca sature, ça craque, ça souffle, on sent les doigts glisser sur les cordes, bref ça vie. On est loin des productions lissées actuelles et c’est tant mieux. On peut parfois penser à du Cocorosie ou Radical Face (notamment sur « Love labored lost ») en plus dépouillé, mais on retrouve surtout les influences d’Elliott Smith ou Sufjan Stevens, ce qui n’est bien évidemment pas pour déplaire. On enchaîne donc les ballades folk aux mélodies dépouillées qui semblent couler de source et dénuées de toute artifice (le superbe « Roses in the nordic countries » par exemple), avec cette voix susurrée si particulière et qui nous transporte.

Un artiste énigmatique pour un album encore confidentiel. Ce « Fold in the wind » est définitivement un petit chef d’oeuvre qui prends toute son envergure au fur et à mesure des écoutes, ce genre de disque qu’on peut écouter en boucle pendant plusieurs jours sans jamais s’en lasser. A découvrir d’urgence.

Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com