Gaële – « Télescope »

Française d’origine, c’est au Québec que Gaële a pu trouver l’oreille attentive à ses compositions. C’est avec un 3ème album, « Télescope », précédé d’un EP intitulé « Microscope », que la belle nous revient après 3 longues années d’absences.
C’est à travers un piano extrêmement classieux que s’ouvre cet album. Batterie feutrée, piano au son noir brillant, ambiance un peu décadente, tout rappelle dans ce titre Gainsbourg et ses musiques extrêmement sensuelles. « Je t’aime toi » y fait référence avec des paroles tendancieuses et ciselées. Gaële se joue des codes du francais et s’y glisse pour mieux nous emmener dans son univers.
Se mettant sans cesse en danger, la miss semble chanter sur un fil. Aussi bien à l’aise sur des titres pop rock « Once upon a time » que très connotés Chanson Française, « A ceux », elle réussit à travers une structure des plus complexe, à faire couler ces chansons comme sur « Bien dans son coin » où sur un arrangement digne des Radiohead avec une batterie mécanique et nerveuse, une certaine facilité transparaît alors qu’il est notoire que l’exercice est des plus périlleux.
Il y a chez Gaële ce côté mature et provoquant dans la voix. Tour à tour séductrice « Pardonne moi » ou dominatrice « La dernière danse », elle joue de sa voix en s’adaptant au contexte. À travers une véritable science vocale, certaines fois rock ou même électro sur « Laisse toi aller » la franco canadienne nous emmène dans son monde grâce a une mélodie coulante et magnifiquement découpée. À la manière d’un William Sheller, elle sait utiliser les nouveaux sons sans pour autant les multiplier jusqu’à l’overdose.
Proche d’une Barbara Carlotti, d’une Robi voire de Françoise Hardy sur « Ton anniversaire », Gaële semble mettre une distance entre ses textes et son arrangement. Dans une sorte d’aristocratie du mot, elle réussit à rendre classe et fin certaines tournures de phrases ou certaines expressions qui chez d’autres auraient pu paraître vulgaire. Une certaine élégance ressort de cette attitude de dandy de la rime.
Ciselé en terme d’arrangement, « Télescope » comporte au fur et à mesure de l’écoute de plus en plus de parties classiques qui n’est pas sans rappeler le dernier très bon album de Claire Diterzi.
Très bonne surprise, « Télescope » installe la franco canadienne comme une étoile montante de la scène francophone. Souhaitons lui un parcours comparable en France et pour ceux qui n’accrocheraient pas à ce talent en devenir paraphrasons la belle sur le titre « Laisse toi aller » : « Et tant pis pour ceux qui n’ont rien compris. »
Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com




































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