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Date d'ajout : 04-10-12

Zebra & Bagad Karaez : Tout savoir sur cette collaboration inédite

Si Zebra et le bagad de Carhaix sortent ce mois-ci un album original, leur collaboration n’est pas née de la dernière pluie. Retour chronologique sur une histoire commune pleine de talents.

DJ Zebra - Bagad Karaez

Antoine Minne, alias DJ Zebra, s’apprête à sortir un album le 20 octobre prochain, et pas n’importe lequel. « Zebra & Bagad Karaez », c’est un album non pas original mais carrément inédit puisque pour la première fois dans l’histoire de la musique, un DJ reconverti compositeur chante avec un bagad derrière lui.

« Zebra & Bagad Karaez », c’est 11 pistes et 40 minutes de bombardes sur fond de rock. Ou l’inverse.

L’album offrira quelques surprises comme la présence de Cali, Arno et Tom Hogg (chanteur des Hosts).

On y retrouvera neuf compositions pour seulement deux reprises, la preuve que le Zèbre a bien pris un virage dans sa prolifique carrière musicale.

« Je me suis replongé dans l’écriture, chose que je n’avais pas faite depuis 12-13 ans et l’époque des Raggamins / Demain les Poulpes. J’ai composé toutes les instrus de l’album à venir et les musiciens n’avaient plus qu’à jouer la partition. »

Zebra et le bagad, une vieille histoire

Tout commence un soir de juillet 2008 aux Vieilles Charrues. Ce jour-là, DJ Zebra et ses Zebramix se voient offrir le meilleur créneau sur la plus grande scène du festival.

Le roi du bootleg veut alors mettre le paquet en jouant sa fameuse « Marche Impériale » de John Williams (Star Wars) avec des instruments traditionnels bretons. Pour cela, il fait appel au bagad local, celui de Carhaix.

« J’avais demandé deux bombardes et deux cornemuses, ils sont venus à quinze. La « Marche Impériale » avec un bagad derrière moi au coucher du soleil sur la Grande Scène des Vieilles Charrues, c’était quelque chose ! »

DJ Zebra - Bagad Karaez 2C’est à partir de ce moment qu’Antoine se dit qu’il y a un truc à faire, que le concept a du potentiel.

3 mois plus tard, il clôture sa tournée « Zebramix » à l’Elysée Montmartre. Il invite 18 musiciens du bagad à le rejoindre sur scène.

Rebelote en avril 2009 au festival Panoramas de Morlaix, puis à la soirée des bénévoles des Vieilles Charrues en janvier 2010.

Mais le vrai tremplin pour DJ Zebra et le bagad Karaez, c’est quand le Festival Fnac Indétendances sollicite les troupes pour son édition 2010.

« Les organisateurs nous ont demandé un set d’une heure ! Sauf que nous, on avait seulement deux-trois morceaux sous la main comme la « Marche Impériale » ou des reprises de U2 et Gorillaz. »

Impossible n’est pas breton. Antoine se retrousse les manches pour proposer de nouvelles reprises. Le répertoire commence à grandir.

« Il y a une chose à savoir sur les cornemuses, c’est que la tonalité de base est en si bémol. Il fallait donc trouver des reprises dans cette tonalité comme « L.A. Woman » des Doors ou « Passengers » d’Iggy Pop. »

La consécration

Après ce concert à Paris devant 4000 personnes, Antoine n’a plus qu’une idée en tête : faire un gros concert en Bretagne avec Bagad Karaez.

Il sollicite ou plutôt harcèle le programmateur des Vieilles Charrues pour que le bagad puisse se produire à la maison dans le plus grand festival de France.

L’entreprise aboutit en juillet 2011 sous un petit crachin breton. La reprise de Fatboy Slim « Right Here, Right Now », finit de convaincre les plus sceptiques.

« Au début, ça ne devait être qu’un concert et puis basta. Mais face à cette belle réussite, on a voulu continuer l’aventure en proposant un album. Je me suis donné un an pour ça. »

Une année où DJ Zebra devenu Zebra tout court n’aura pas chômé. Il n’est pas toujours évident de convaincre les maisons de disques pour qui la musique bretonne parle autant qu’un psaume religieux à un punk anarchiste.

Antoine Minne a alors monté son propre label, Zebramix, et ce faisant, il s’est facilité la tâche.

« Je pouvais alors démarcher les gens en toute simplicité, sans intermédiaire. J’ai la chance d’avoir un bon réseau et pas mal de contacts dans ce milieu. Ça m’a permis de rencontrer tout un tas de personnes, de l’ingé son au réalisateur. »

Le résultat, on le connaît : c’est un album rock où la bombarde côtoie la guitare électrique, une sorte d’ovni musical où les instruments traditionnels bretons se révèlent sur une musique résolument moderne.

« On a commencé par enregistrer le bagad à Carhaix en février 2012 avec Cédric Huet, qui est un spécialiste en la matière. Puis j’ai enregistré la basse, les guitares, les claviers, les cuivres et les voix à Paris, avec Marlon B au studio Magnetica. Marlon B, c’est le réalisateur de l’excellent dernier album de Brigitte. Il a apporté une touche funk que j’apprécie énormément. »

L’apprentissage du métier

Pour promouvoir ce nouvel opus, Zebra et Bagad Karaez partiront dès la semaine prochaine en tournée. Ils seront à Grenoble le 13 octobre dans le cadre du festival Rocktambule.

« Alors que beaucoup d’artistes attendent aujourd’hui que leur album ait tourné depuis plusieurs mois avant d’entamer une tournée, nous, on a voulu partir tout de suite. Avant même la sortie de l’album. C’est une stratégie différente, il n’y a pas de mauvais choix. Et puis… j’avais tellement envie de jouer ! »

Zebra & Bagad Karaez passeront ensuite par Saint-Jacut-les-Pins, Paris, Rennes et Landerneau pour quatre autres concerts auxquelles s’ajouteront quelques showcases.

« Ce n’est pas que c’était compliqué de trouver des dates, mais ce genre de concerts nécessite une logistique un peu particulière. Et puis les musiciens sont tous des amateurs qui ont une vie à côté : ils ont un boulot, une famille. Certains sont mineurs. »

Le bagad de Carhaix découvre le monde professionnel de la musique. Ses bons côtés comme les mauvais. Il y a par exemple des horaires de balance à respecter, mais il y a aussi cette incroyable sensation de jouer devant des milliers de personnes.

Quoi qu’il en soit, tous sont ravis de faire partie de cette aventure et rares sont ceux qui envisageaient une telle surexposition en montant sur la scène des Vieilles Charrues quatre ans plus tôt.

Ils auraient pourtant dû le savoir : s’associer avec un passionné comme Zebra, c’est s’engager à aller au bout des choses. Tout ce beau petit monde est en passe de réaliser cet exploit. Chapeau rond bas.

S.L. 

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