Bassiste dans plusieurs formation, ce n’est qu’il y a quelques années que Daprinski, de son vrai Benoît d’Aprigny , s’est décidé à monter sa formation propre. Il sort en ce début d’année son premier EP intemporel et d’une classe difficilement égalable.

Ce qui interpelle de suite à l’écoute de « Le Corps d’un Homme » de Daprinski c’est la ressemblance gainsbourienne, et pourtant il serait réducteur de ne limiter l’originaire de Saint-Lô qu’à cette inspiration.

Dès le titre éponyme de cet EP, on découvre que le bonhomme fait partie de cette nouvelle génération mélangeant la pop électrique avec la pop électronique sur des textes ciselés. Les sons sont ronds, la voix grave et flegmatique nous enivre et l’on se sent transporté par ce tout très mélodique.

Il y a un côté très feutré dans la musique de Daprinski. Les basses emplissent l’atmosphère comme sur « Moleskine » où Chat et Elsa Motin y coulent leurs voix suaves et doucereuses pour le plus grand plaisir de nos oreilles. Complet et très justes en terme d’arrangements, on est scotché de bout en bout par cette néo-variété de très bonne qualité.

Mélange de Delerm et Alister sur ses 2 premiers titres, Daprinski travaille avec acharnement ses arrangements n’hésitant pas à sonner électro-rétro en mélangeant les sonorités acoustiques à des sons électro-cheap. Véritable fourmillement sonore « Le Colonel Patrick » nous permet d’admirer le talent du bonhomme et l’on se rapproche au fur et à mesure d’un son proche d’un Biolay illuminé sur son album culte « La Superbe ». C’est ce que confirme « Western », duo avec Loane sonnant très BO dont la fin extrêmement rock est littéralement à tomber, on aimerait en entendre tellement plus longtemps! Les guitares crient, l’electro déraille, les orgues rugissent̀, bref le bonheur!

Enfin, avec une voix toujours plus suave, Daprinski termine cet EP de la plus belle des manières avec « Des X » toujours très mélodique, le morceau semble couler tout seul. L’arrangement toujours impeccable et innovant nous laisse bouche bée!

Daprinski transpire dans l’ordre : le talent, l’énergie, la créativité et l’audace. Avec « Le Corps d’un Homme », il nous montre qu’on est encore capable de réaliser des titres imparables en Francais et avec quelle classe! EP de chevet à écouter et réécouter, Daprinski nous éclaire de sa magie en ce début d’année. Vivement l’automne et la sortie de son album.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com