Avec « Vengeance », Benjamin Biolay signe enfin son retour. Difficile d’espérer rencontre le même succès populaire que « La Superbe », son prédécesseur de 2010. Mais est-ce vraiment l’objectif de cet album ?

Benjamin Biolay avait atteint « La Superbe » en 2010. Album disque de platine, meilleur album de chansons/variétés aux Victoires de la musique ainsi qu’interprète masculin de l’année. Autant dire que le chanteur de 39 ans était attendu au tournant pour ce nouvel album intitulé « Vengeance ».

« Vengeance » est, selon les dires de son auteur, un album de fin de cycle. Et comme pour se faire plaisir, le chanteur a souhaité s’attacher les services de bon nombre d’invités pour ce nouvel opus. Oxmo Puccino, Vanessa Paradis, OrelSan ou encore Carl Barât figurent au casting ! Mais ce n’est pas tout. A travers ces 14 titres, « Vengeance » nous fait voyager dans des univers aussi étranges que variés.

Dès le premier titre de cet album, « Aime mon amour », on perçoit un côté beaucoup plus rock sans pour autant perdre ce qui fait la force de Benjamin Biolay à savoir les arrangements. C’est ainsi qu’une section cuivre vient s’ajouter avec délicatesse et parcimonie sur le final.

Arrive ensuite « Profite », le premier duo d’une longue série en compagnie de sa complice Vanessa Paradis. Les violons de « La Superbe » font leur retour pour accompagner ce superbe  titre. Une chanson qui laisse présager un très bon futur album de Vanessa Paradis puisque c’est BB himself qui a été choisi pour réaliser le nouvel opus de la chanteuse. C’est également le cas du prochain album de Carl Barât et c’est donc sans surprise que l’on retrouve l’ex-Libertines sur le titre « Vengeance ». Chanson qui nous plonge directement dans l’univers des années 80 façon Joy Division.

Un son rétro que l’on retrouve sur d’autres titres comme « Marlène déconne » ou encore « L’insigne honneur ». Un style un peu osé qui perturbera certainement les adeptes de « La Superbe ». Mais ces derniers pourront se consoler en écoutant les titres typiquement biolesques comme « Personne dans mon lit », « Trésor trésor » ou le magnifique titre « La Fin de la fin ».

Mais Biolay aime surprendre et s’adonner à de nouveaux genres musicaux. Le musicien touche à tout s’est ainsi octroyé les services des rappeurs OrelSan et Oxmo Puccino. La voix du premier nommé s’intègre à merveille dans l’univers psycho/rock du titre « Ne regrette rien ». Oxmo, quant à lui, vient déposer ses lyrics sur un morceau jazzy/soul où sa voix vient délicatement s’incruster dans l’univers du chef d’orchestre Biolay. Pas de doute, le gaillard sait comment s’y prendre pour mettre en avant ses invités.

Ce n’est pas Julia Stone, présente sur le titre « Confettis », qui dira le contraire. Les arrangements millimétrés des cordes viennent sublimer le duo qui permet de clore l’album de la plus belle des manières qui soit.

Difficile de mettre une étiquette à cette « Vengeance » de Benjamin Biolay et c’est bien là la qualité première de ce disque. Le chanteur s’est avant tout fait plaisir en sortant cet opus que ce soit au niveau des collaborations ou bien des différents univers visités et revisités.Et si la « Vengeance » est un plat qui se mange froid, sachez Monsieur Biolay que c’est avec une joie non commensurable que je reprendrai volontier du rab.

Jean-Christophe Pignol