Connus comme les pionniers de l’électro psychédélique et découverts en 2009 au travers de leur très bon « Merriweather Post Pavilion », les Animal Collective nous reviennent toujours aussi convaincants dans un « Painting With » surprenant. Possédant une dynamique éminemment innovatrice, ils nous servent une nouvelle fois un album au concept abstrait et aux lignes mélodiques pures.

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Bon, qu’on se le dise de suite Animal Collective a toujours été complètement barré, pourtant cette fois ci et pour la première fois depuis leur chef d’œuvre de 2009, on ressent une véritable approche à la pop florissante. Mélange de Mambo n°5 et de pop psychédélique, « FloriDada » nous envoie en pleine face une bonne humeur que l’on avait plus l’habitude d’entendre. Multipliant les voix pour un rendu très réussi, Animal Collective se plait à transgresser les codes pour nous surprendre à chaque mesure. Travaillant une pop proche d’un punk californien, ils creusent avec bonheur une musique au spectre large.

Façonnant une matière en perpétuelle évolution, les Américains n’ont pas froid aux yeux et nous le prouvent au travers d’une musique, sorte de mélange atomique des styles actuels. Multipliant les sonorités toutes plus décalées les unes que les autres, Animal Collective se plait à superposer dans des compositions en forme de tableaux abstraits une musique conceptuelle. Véritables orfèvres d’une musique abstraite, ils s’imposent en Kandinsky de la musique électro sur des titres comme « Hocus Pocus » ou « Vertical ».

On plonge tête la première dans ce bain synthétique excessivement tenace qui nous colle aux oreilles. Ne délaissant jamais cette base pop qui fait tout le ciment du groupe, les Américains nous servent sur « The Buglars » une sorte de pop 60’s passée à la moulinette des effets électro du combo. La musique est tellement riche qu’il en est presque difficile de tout ingurgiter du premier coup.

La musique des américains n’a rien de banal. Nous plongeant dans des compositions déstructurées possédant toujours cette folle innovation, ils repoussent avec beaucoup de classe les limites de la pop trouvant à chaque fois de nouveaux chemins, de nouvelles faces à escalader. Le résultat est un mélange enivrant d’une pop trouvant sa source dans les années 60/70 et d’expérimentations électro toutes plus folles les unes que les autres. Animal Collective semblent depuis leurs premiers albums n’avoir pas fini de nous faire découvrir les pouvoirs de leurs synthétiseurs.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com