Midlake – « Antiphon »
L’histoire n’est pas banale. Au sortir d’un album excessivement folk rock, les membres de Midlake sont entrés en studio et durant 2 ans ont enchaîné les enregistrements sans jamais finaliser le tout. C’est le départ du leader Tim Smith qui finalement jouera le rôle d’électrochoc. Repris en main par le guitariste Éric Pulido, les membres restants ont pris la sage décision de repartir de zéro et au bout de 6 mois d’enregistrement nous reviennent avec un album d’une liberté impressionnante réalisant au passage un virage à 180 musical.
Dès « Antiphon », titre éponyme et premier morceau de cet album, on ressent ce changement de cap. Au travers d’une approche pop rock simple mais efficace, les Texans nous proposent un titre à la mélodie sans éclat mais à la dynamique appréciable. Techniquement au point, la bande de Pulido semble retrouver sa sensibilité jazz dans des arrangements complexes sans être lourds.
La batteur McKenzie Smith s’en donne à cœur joie, imprimant une vitalité longtemps cachée. La complexité des parties batteries couplées à la précision des arrangements fait de cet album une véritable vitrine du savoir faire musical des Texans.
Nous proposant une musique à la frontière d’un conformisme sonore et d’une expérimentation technique et structurelle, Midlake nous fait découvrir sa face cachée (longtemps refoulée?) se construisant au fil des morceaux. Au travers des titres « The old and the Young » ou « It´s Going Down », les américains semblent prendre un pied phénoménal. On y retrouve une véritable envie de composer, une soif de découvrir de nouvelles sensations, une liberté somme toute retrouvée.
En effet, Midlake réalise cassures sur cassures dans un tout au cordeau et l’on est vite emporté par cette vague pop nous donnant le sentiment d’une symbiose musicale accouchant d’un album cohérent à la créativité débordante et enfin retrouvée. Pour preuve le magnifique titre « Vale » sorte d’expérimentation pop touchant du doigt un mélange entre rock et jazz véritablement surprenant. Sans limite aucune, le titre semble s’emballer tout seul dans un flot ininterrompu d’une musicalité à fleur de peau. Parfois vrombissante, d’autre fois plus légère, il résume assez bien à mon sens l’état d’esprit des américains.
Sursaut inespéré pour un groupe se cherchant depuis quelques années, le départ du leader à permis de révéler l’autre face plus noire et complexe de Midlake au travers d’un album esthétiquement très réussi et à la liberté retrouvée. « Antiphon » apporte un vent de créativité extraordinaire dans un marché musical un peu en stand by et prouve le bienfait d’une remise en question drastique.
Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com





































BIRRD – « Take Off » : Notre Avis
Andrea Laszlo De Simone – « Una Lunghissima Ombra »
Bruit ≤ – « The Age of Ephemerality »: Notre Avis
Feu! Chatterton – « Labyrinthe » : Notre Avis
The Hives – « The Hives Forever Forever The Hives » : Notre Avis
Ela Minus – « DIA » : Notre Avis
Déportivo – « Reptile » : Notre Avis
Romain Muller – Azur : Notre Avis
Ultra Vomit – « Ultra Vomit et le Pouvoir de la Puissance » : Notre Avis



/// COMMENTAIRES