We Love Disney – « We Love Disney »
Ah Disney! Depuis 1937 et la sortie de « Blanche Neige et les 7 nains », les dessins animés du studio californien accompagnent chaque Noël au travers de légendes revisitées et adaptées qui font la joie des petits et des grands. C’est suite à ce constat que le label Mercury a eu la bonne idée de proposer en cette fin d’année un album de reprises des grands succès de Disney interprétés par plusieurs artistes français. Très inégal, « We Love Disney » propose de belles pépites mais n’évite pas les lieux communs propres à ce type de compilation.
C’est avec « Un jour mon prince viendra », titre vu et revu, qu’Elodie Frégé ouvre le bal. Dans un écrin sirupeux et hollywoodien à souhait, l’ex-candidate victorieuse de la Star Academy réussit à faire de ce premier titre une chanson agréable en y insufflant sa vision d’adulte délaissant quelque peu ce côté enfantin mielleux crispant.
Ce n’est malheureusement pas le cas pour tout les interprètes. Pour preuve sur « Quand on prie la bonne étoile », Nolwenn Leroy joue à merveille un rôle d’écervelée ne réussissant qu’à nous proposer une vision sans éclat d’un classique du genre dans une approche purement mécanique. De la même façon Garou et Camille Lou (1789) sur « La belle et la Bête » ou Joyce Jonathan et Olympe sur « Ce rêve bleu » nous proposent des versions complètement Disney sans recul ni prise de risque. Le résultat est pour le moins fade à l’image de ces interprètes issus pour la plupart des comédies musicales. Vocalement au point et techniquement aboutis, les titres manquent d’un souffle, d’une once de fantaisie.
Heureusement le résultat est beaucoup plus encourageant pour certains chanteurs. C’est ainsi qu’on écoute avec plaisir la version pétillante et sautillante de « Supercalifragilistic » de Al.Hy qui au travers d’un arrangement très feu d’artifice réussit à sortir le titre de son carcan Disney proposant sa propre vision, n’hésitant pas à y apporter une dose d’humour. Mais c’est clairement à Ben l’Oncle Soul que revient, à mon sens, la meilleure réinterprétation, s’appropriant de la plus belle façon qu’il soit dans un écrin très New Orleans « Être un homme comme vous ».
Le casting éclectique met en exergue de réelles différences entre chanteurs sans univers et artistes complets. Il suffit de comparer l’approche musicale et vocale d’un Thomas Dutronc sur « Tout le monde veut devenir un Cat » swing léger et félin et celle de Rose (peut-on parler d’une approche artistique?) trucidant un « Hakuna Matata » exsangue pour se rendre compte qu’un fossé sépare ces deux prestations déséquilibrant quelque peu la compilation.
D’une très bonne idée, Mercury réussit un album sympathique nous remettant en tête des airs qui font partie intégrante de notre enfance. Impressionnant de maîtrise en terme et production, léché, sautillant, calibré pour le succès, « We Love Disney » nous sert un divertissement à l’américaine qui, sous des airs très détendus, est en fait une monstruosité de technique et de précision. On en ressort charmé malgré quelques inégalités dans l’interprétation qui nous feront écouter certains titres plus que d’autres. Il y’a fort à parier que si cet album fonctionne, une déclinaison en tome 2 verra le jour. À bon entendeur…
Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com





































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