Matthew E. White – « Big Inner : Outer Face Edition »
Sorti timidement en janvier dernier, le premier EP de Matthew E. White était passé quelque peu inaperçu (sauf aux oreilles de Quai Baco). Pourtant avec son univers cotonneux et sa pop brillante, l’américain a tout pour plaire. Domino Records l’a bien compris et réédite ce « Big Inner » agrémenté d’inédits dans le même style qui nous avait déjà fait chavirer.
Fils de missionnaire, Matthew E. White est perclus de cette musique très religieuse dont il agrémente chacune de ses compositions dans un mélange pop, jazz et soul très très addictif. On est de suite surpris par la douceur émanant de ces compositions qui tranche avec le côté un peu ours du personnage (barbe hirsute et attitude un peu renfrognée). La musique de l’américain ne ressemble à rien de connu, et c’est cet atypisme qui nous attire.
Travaillant chacune de ses compositions dans des instrumentations riches révélant un vrai talent d’arrangeur, utilisant cordes, saxo et orchestre, l’américain réussit le tour de force de ne pas nous écraser mais de nous apporter une légèreté surprenante et revigorante. Lent et à la voix monocorde, l’américain nous souffle une magie pop à l’esthétique impressionnante perdue dans un joyeux bordel pastel.
Les 5 nouveaux titres sont du même acabit. Travaillés, dans un minimalisme soul sur « Eyes Like the rest » aux cordes soignées et mélodique et sur « Signature Move » un poil syncopé et extrêmement pop, on ressent tout de même un changement imperceptible dans l’approche musicale de Matthew. La voix apparaît plus claire et présente, l’arrangement beaucoup plus professionnel mettant en avant ce groove que l’on percevait déjà sur les premiers morceaux.
Au travers de structures toujours aussi alambiquées et d’arrangements extrêmement travaillés voire expérimentaux sur « Hot hot hot », l’américain nous propose sa vision foutraque et douce d’un groove très maîtrisé. Dérivant parfois vers une variété un peu molle « Human Style », Matthew E. White semble rester assez lucide pour plonger dans cette nouvelle production sans perdre une once de son âme et de sa musicalité hors norme.
On ressort de ce « Big Inner : Outer Face Edition » impressionné par l’aplomb de l’américain et par son sens inné de l’instrumentation. Atypique au bon sens du terme, Matthew E. White confirme ici son talent immense, sa vision homogène et globale d’une musique qu’il réinvente à chaque morceau nous emportant dans un tourbillon vite addictif.
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Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com





































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