/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 16-10-13

Sébastien Tellier – « Confection »

Le trublion de la scène électro française est de retour. Après un « My God is Blue » au concept complètement barré mais au son un poil décevant, Sébastien Tellier nous revient dans un style on ne peut plus classique mêlant adroitement électro et orchestre dans un tout très cohérent.

Dès l’ouverture et ce « Adieu » au titre décalé, on retrouve instantanément le Sébastien Tellier du début. Dans un son très proche de Politics (qui reste à mon sens son plus grand album), Sébastien Tellier semble s’être assagi et avoir gagné en maturité nous proposant un mélange électro-classique du plus bel effet. Très classieux et étonnamment moderne, Sébastien Tellier nous abreuve d’un son au carrefour de ses influences.

Mélangeant batterie Jazz et électro-planant sur « Coco », ce n’est que sur « L’Amour Naissant » que l’on entend pour la première fois le son de sa voix si caractéristique. Au travers d’un phrasé n’appartenant qu’à lui, le français nous envoute et on se laisse surprendre à taper du pied en rythme porté par ce groove insaisissable et addictif. Sébastien semble réussir avec cet album ce qu’avait initié de façon plus brutale Woodkid.

Il y a sur « Confection », une certaine élégance très haute couture. Une sorte d’élitisme artistiquement très addictif. Bien que fantasque, le français n’en demeure pas moins réaliste et propose un tout extrêmement cohérent au travers d’un packaging à la graphie monochrome et à l’esquisse rappelant les sonorités classiques et sages de l’album.

Mais que l’on se rassure, la fantaisie n’a pas totalement déserté le personnage et l’on se prend à sourire sur le titre « Waltz » où le français, dans un groove tout germanique, nous sert une romance électronique et 8bits qui ravira les amateurs du genre.

Plus on avance dans l’album et plus la musique devient coulante. Très (trop?) orchestrale, le coté classique pompeux prend le pas sur la partie électro à l’image de « Delta Romantica », nous usant au passage de cette musique devenue un peu trop BO de poche malgré quelques moments de bravoure tel ce « Adieu comme un jeu » où sur ces parties piano, Sébastien Tellier nous éblouit de son toucher et de sa grâce.

Complet, dense et travaillé ce nouvel opus de Sébastien Tellier nous réconcilie avec le compositeur de la Ritournelle semblant s’être un poil assagi. Dans un tout extrêmement cohérent et au travers de sonorité électro-classique, le français nous propose un « Confection » fin et léger aux compositions en suspens très classieuses. A recommander!

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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